Immigration clandestine : Que fait l’Europe ?

Publié par Cherbal E-M le 28-06-2016, 00h15 | 331

Avec l’amélioration les conditions météorologiques ces derniers temps, les flux de migrants reprennent de plus belle vers les terres européennes augmentant chaque jour le lot des ‘’engloutis’’ par la Mer Méditerranée devenue un mer dévoreuse de ces gens fuyant leurs pays pour différentes raisons à la recherche d’une vie digne et décente sous les cieux européens.

Le décompte macabre fait réagir beaucoup de monde, quand on sait que ce sont plus de 1000 morts que la Méditerranée à ‘’vu mourir’’  depuis 2014. Sur le site de la radio française rfi.fr, on peut lire que, selon « l'Organisation internationale des migrations, 320 migrants sont morts dans le naufrage au large de la Crète vendredi 3 juin. En tout, plus de 10 000 personnes ont péri en Méditerranée depuis 2014, selon l’ONU. »

Tandis que le porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés des nations unies trouvait ‘’horrible’’  les statistiques de morts des migrants, l’office international des migrations donne de nouveaux chiffres attestant de la progression du phénomène ; « plus de 206 000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe depuis le début de l’année 2016.

Les trois quarts d’entre eux sont passés par le Grèce avant la fin du mois de mars, soit avant la mise en œuvre de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie », relève rfi.fr se basant sur les indications de cet office.

L’Europe voit déferler encre  sur ses côtes des dizaines de milliers de réfugiés et tente de  trouver la parade, après avoir échoué à se doter d’une stratégie commune. Dans un papier intitulé ‘’L’Europe veut lier l’aide au développement aux questions migratoires », le site rfi.fr  indique  que la « Commission européenne a proposé hier des avantages commerciaux et un pactole de 62 milliards d'euros d’investissement aux pays prêts à coopérer pour endiguer l’immigration clandestine ».  

C’est que le vieux continent est à ce jour incapable de trouver la bonne réponse aux réseaux de passeurs qui inondent les terres européennes de vagues de migrants, le plus souvent abandonnées  dans les eaux internationales par les passeurs qui sont certains d’une assistance des équipes de surveillance internationales. A défaut de cela, explique rfi.fr, l’Europe a préféré brandir « désormais l'arme économique... ou plutôt la carotte et le bâton. »

Le chantage est à la limitation des échanges économiques  pour les pays d’origine des vagues de migrants ; « La Tunisie, la Libye, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Mali et l'Éthiopie sont les pays ciblés par ce marchandage », note le site de la radio française qui se fait l’écho de voix du monde associatif qui dénonce ce chantage. 

En attendant la validation de ce plan par les 28 pays de l’Union européenne, certaines pays de l’Europe préfèrent gérer en bilatéral la question des aides afin de pouvoir agir sur les pays récipiendaires. 

Il faut également noter  que les pays visés ont déjà adopté des tactiques de riposte pour essayer de tirer profit de cette demande pressante de l’Europe. Ainsi le Niger, profitant d’une visite en mai dernier du ministre français des affaires étrangères,  a –t-il demandé pas moins de 1 milliard  d’euros d’aide au développement pour pouvoir contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine. Ceci sans compter que les migrants constituent un véritable business pour une catégorie d’affairistes en Europe qui ne reculent devant rien pour faire affaire. A l’image de ce qui se passe en Allemagne, où les 20 milliards d’euros injectés par le gouvernement en 2015 pour l’accueil des migrants ont contribué à l’apparition d’un juteux business de l’accueil de ces migrants. « Les propriétaires d'hôtels, de gîtes, de hangars, d'entrepôts les ont vite convertis en lieux d'hébergement des immigrés clandestins créant ainsi une nouvelle catégorie d'entrepreneurs celle de directeur de centre d'hébergement privé pour clandestins », rapporte le site www.planetenonviolence.org qui a fait part des propos d’un des propriétaires de ces sites d’accueil dont la seule interrogation « c'est de savoir si c'est un bizeness à court ou long terme ? ».

Ce qui donne de la perspective à l’analyse du journaliste du site de la radio française rfi.fr qui voit  « que les 62 milliards d'euros promis relèvent pour l'instant du vœu pieux. L'effet de levier espéré par la Commission dépendra de la bonne volonté et des intérêts bien compris des investisseurs privés. »