Le s’hour collectif entre amis, une tradition bien ancrée dans les Ziban

Publié par DKNews le 02-07-2016, 16h37 | 63

Le s’hour collectif entre amis baigné dans une ambiance intime chargée de gaieté et distraction saine, constitue une tradition typiquement ramadanesque bien ancrée dans les Ziban.

Cette habitude qui prolonge les veillées ramadanesques de soirées d’été plutôt chaudes, attire particulièrement cette année les jeunes aussi bien des grandes villes que ceux des localités rurales.

Cette pratique bien connue dans la région a pris cette année une ampleur toute particulière chez la catégorie juvénile au point de constituer un phénomène, constate Abdelmadjid Bessam, cadre actif du mouvement associatif local et passionné par le patrimoine immatériel de la région.

El Hassoua, mets le plus prisé au s’hour

Le s’hour collectif est accueilli à tour de rôle par un membre du groupe d’amis comptant souvent entre 10 à 15 membres.

Chacun sait ainsi qu’il sera l’hôte deux à trois jours à l’avance. Chose qui laisse pleinement de temps pour l’épouse ou la mère de se préparer pour accueillir ses invités. Dans ces collations collectives, on n’a pas droit d’être exigeant et l’habitude a fait que le mets principal de ces réunions soit la célèbre El Hassoua.

Typique de l’art culinaire zibani, El Hassoua est faite avec de la kasra (galette à la semoule de blé dur) émiettée et arrosée d’une sauce légère de navet, de fèves sèches, de feuilles de persil et de piments piquants, proposés à la demande, assure Mme Oum Walid dont le fils aîné est membre d’un de ces groupes à Tolga.

Blagues et farces agrémentent ces réunions d’amis

Partager entre amis la collation du s’hour dans une ambiance décontractée et joviale qui fait oublier les tracas quotidiens est un moment agréable dont ne s’en privent que ceux qui n’y ont pas goutté, assure en toute spontanéité le jeune Issam.

Ces rencontres d’amis revivifient les souvenirs communs, permettent de «surfer» sur tous les sujets et surtout d’échanger les blagues ou se faire des farces pas trop méchantes entre intimes, ajoute Issam.

Son ami Walid confie, pour sa part, ne renoncer pour rien à ces «gaâdate» amicales récréatives qu’il assure toujours prendre en photo pour les publier sur son compte facebook et en assurer une plus large diffusion.

Pour les familles zibanies, cette pratique habituelle de veillées entre amis et de s’hour collectif a toujours été la bienvenue car s’inscrivant en droite ligne des valeurs renforcement des rapports sociaux et de l’hospitalité, assure encore Mme Oum Walid qui note que chaque famille attend son tour avec impatiente pour faire honneur à son représentant au sein du groupe.