Après la victoire du Brexit en Grande Bretagne : Londres traîne les pieds

Publié par Cherbal E-M le 03-07-2016, 11h29 | 52

A peine les résultats du référendum du 23 juin dernier ont-ils donné la victoire, avec un peu plus de 51%,  aux partisans du Brexit, pour la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne, que s’installe un climat de cafouillage dans la classe politique britannique, apparemment pas du tout préparée à l’issue de ce scrutin.

La scène politique britannique  vit au rythme  de rebondissements suggérant de sérieuses difficultés pour les autorités politiques britanniques de  mettre  en œuvre une telle initiative constitutionnelle.  Les responsables de nombreux pays européens, dont la France ont vite fait d’exprimer leur souhait de voir le Brexit s’appliquer dans les meilleurs délais  pour, disent-ils,  voir plus clair dans les relations futures entre la Grande Bretagne et l’union européenne.

Première grande désillusion, la décision  du premier ministre britannique David Cameron de quitter ses fonctions, mais dans trois mois. Puis vient  le coup de tonnerre produit par le retrait de Boris Johnson, ce jeudi dE la course à la succession de David Cameron, après en avoir le grand favori pour avoir mené campagne pour la sortie de la Grande Bretagne de l’union européenne. L’annonce d’une autre candidature, celle de son   allié et partenaire Michael  Gove   semble avoir été le déclencheur du retrait de l’ancien maire de Londres.

Tout ceci fait désordre et fait dire au commentateur politique site  de l’hebdomadaire français lexpress.fr que « L'amateurisme des "Brexiters", qui semblent n'avoir ni anticipé leur succès, ni prévu le désordre provoqué par le référendum du 23 juin, a réveillé l'espoir, chez les pro-Remain (maintien dans l'UE) d'empêcher la rupture avec le continent européen ».

Pour l’heure, seul le leader du parti anti-immigration britannique UKIP,  Nigel Farage, acteur majeur de la campagne pour le brexit, a fait connaître  son souhait d’agir rapidement –d’ici septembre ou octobre- pour actionner la sortie de l’union européenne.

Les commentaires s’orientent en tout cas vers la recherche d’hypothèses pouvant accréditer sinon  une possible remise une cause du vote du 23 juin dernier du moins son retardement aux plus lointaines échéances possible.   

En différant l’effectivité de sa démission au mois d’octobre prochain et en  refusant, contrairement à ses précédentes promesses,  d’actionner l’article 50 du Traité de Lisbonne qui officialise la sortie de l’union européenne, David Cameron semble botter en touche ou,  à tout le moins refiler la patate chaude à son successeur qui sera désigné le 9 septembre prochain.  

Favorite parmi les cinq candidats à la succession à Cameron, Theresa May, la ministre de l’intérieur va dans la même direction en promettant de prendre le temps nécessaire avant d’envisager d’actionner l’article 50 ; « il  ne devrait pas y avoir de décision pour invoquer l'article 50 tant que la stratégie de négociation britannique n'est pas clairement définie », a-t-elle déclaré selon lexpress.fr, dont le journaliste s’interroge : «  Le chef du gouvernement peut-il invoquer l'article 50 - qui déclenche concrètement le processus de sortie de l'UE - sans en passer par le Parlement, interrogent des spécialistes du droit? », avant de répondre que  « Seuls les députés ont le pouvoir de faire et défaire les lois et les députés doivent d'abord révoquer la loi de 1972 sur l'appartenance du pays à l'UE ». 

Dans une lettre ouverte publiée par le député travailliste David Lammy, il est fait mention d’une possibilité de blocage de ce référendum par les députés dont une majorité de 500 sur  650 s’est  prononcée contre le brexit.  "Ils ont le pouvoir d'arrêter cette folie à travers un vote au parlement", affirme-t-il.µ

Autre hypothèse avancée pour ‘’invalider’’ ce scrutin, le fait que même les pro-Brexit  avaient  promis de remettre  « en cause la légitimité d'une décision d'une telle importance si elle était validée par un taux de participation inférieur à 75% et par moins de 60% des électeurs », souligne lexpress.fr. Pour Denis MacShane, ancien ministre britannique des Affaires européennes, convaincu que  le référendum du 23 juin a été gagné par un ‘’tiers de l’électorat’’, « Cameron a accepté avec la plus grande légèreté un seuil aussi bas alors que dans la plupart des pays, les référendums sur des changements constitutionnels majeurs exigent une majorité des deux-tiers », indique-t-il sur le site de l’hebdomadaire français.