La solitude aussi néfaste pour la santé que le diabète

Publié par topasnté le 08-07-2016, 15h55 | 36

Etre entouré de sa famille et de ses amis est important pour rester en bonne santé plus longtemps confirme une étude.

Il ne fait pas bon vivre isolé. Depuis une vingtaine d'années les études mettent en évidence les fortes corrélations entre les relations sociales et la santé et la longévité. Alors que l'isolement a déjà été associé à une plus grande vulnérabilité du système immunitaire, une nouvelle étude américaine confirme le poison que constitue l'isolement sur la condition physique. Parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), elle confirme que la solitude est aussi nocive sur la santé que l'est l'inactivité physique chez l'adolescent ou le diabète chez les personnes âgées.

Les chercheurs de la Northwestern University et de la Princeton University, aux Etats-Unis, ont analysé les associations entre les relations et la santé à tous les stades de la vie en prenant en compte différents facteurs comme l'Indice de masse corporelle (IMC). Ils ont découvert qu'à l'adolescence le fait de manquer d'amis augmente le risque d'être en surpoids (IMC au-delà de 25). L'impact de la solitude est aussi pernicieux que le manque de sport à un jeune âge. Chez les personnes âgées, la solitude est aussi risquée que le diabète. «A l'adolescence l'isolement social augmente le risque d'inflammation dans la même proportion que l'inactivité physique. Et l'effet de la solitude sur l'hypertension chez les personnes âgées dépasse l'impact des facteurs de risque comme le diabète à un âge avancé», constate l'étude. En revanche, il ressort que les personnes les plus entourées de leurs proches ont moins de risques de tomber malade et allongent ainsi leur espérance de vie en bonne santé.

Oser plus pour rompre la solitude
Pour briser sa solitude, il importe de s'extraire de sa zone de confort en faisant preuve de plus grande ouverture aux autres. En osant plus, on multiplie les opportunités de rencontre. Par exemple, cela peut passer par faire du bénévolat, par accepter des invitations ou par se rendre à des manifestations organisées par sa ville ou ses collègues. Aussi on sourit à ses voisins, aux gens qu'on croise et on fait preuve d'optimisme. Il va alors se mettre en place un cercle vertueux.

La solitude, un désastre pour notre santé ?

En plus des conséquences psychologiques, l'isolement pourrait avoir des effets néfastes sur la santé physiologique, ce qui augmenterait le risque d'infections et de maladies chroniques.
Il ne fait pas bon vivre seul. Alors que l'isolement était déjà connu pour jouer un rôle négatif sur l'état psychologique, il pourrait aussi endommager la santé de nos cellules, selon des chercheurs en hématologie, en psychologie et en neurosciences des universités de Californie et de Chicago (Etats-Unis). Leur étude est publiée dans la revue scientifique Pnas.

De précédentes études avaient déjà établi un lien entre sentiment de solitude et douleur, déprime ou fatigue. Mais ces nouveaux travaux vont plus loin : pour réaliser cette recherche, les scientifiques ont mesuré la concentration de molécules liées aux réactions inflammatoires dans des échantillons de sang de macaques et d'humains. Résultat : lorsque l'individu était isolé ou exprimait des sentiments de solitude, le sang contenait une plus grande quantité de molécules inflammatoires. La solitude pourrait donc avoir un effet sur la santé car ces molécules altèrent sur le long terme le fonctionnement des cellules, augmentant le risque de maladies chroniques et de mortalité précoce.

Un lien entre solitude et globules blancs
Les observations vont même plus loin puisqu'il semble que le sentiment d'exclusion modifie l'expression de certains gènes, notamment ceux qui codent pour la fabrication des globules blancs. Ces cellules jouent un rôle primordial de défense de l'organisme et leur altération entraînerait donc un bouleversement des réponses du système immunitaire. En conséquence, le corps se défend moins bien contre les bactéries et les virus qu'il peut rencontrer.

Les personnes qui souffrent de solitude auront ainsi un risque plus élevé de déclarer des infections, pouvant aller du simple rhume à des infections chroniques plus graves. Ces résultats sont préoccupants car en France, plus de cinq millions de personnes souffrent d'isolement.