Euro 2016 en France : Quels bénéfices pour l’économie française ?

Publié par Cherbal E-M le 09-07-2016, 17h39 | 31

Au moment où l’on s’achemine vers la fin de la compétition, qui verra le match de la finale se jouer le 10 juillet au Stade  France, le débat revient sur les véritables retombées économiques de ce grandiose événement sur l’économie française.

Poule aux œufs d’or, pour les uns qui y voient un levier de dynamisation de la croissance économique française, l’euro 2016 est, pour d’autres, sans grand impact sur l’économie  du pays, tant,  disent-ils,  les responsables français ont beaucoup misé et dépensé, ne gardant en vue que l’effet d’image et de notoriété.

Bien avant le rendez européen de football, l’instance organisatrice, l’UEFA avait commandé, dès 2014, une étude d’impact économique au  Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges (France). Lors d’une cérémonie de présentation de ce document, en janvier dernier,  un de ses auteurs, Christophe Lepetit, économiste, indiquait  que les prévisions s’établissaient à  « 1,3 milliard d’euros de dépenses supplémentaires, de quoi occuper l’équivalent de 26 000 emplois à temps plein et apporter 180 millions d’euros de rentrées fiscales additionnelles via leur consommation », selon un compte rendu effectué par le site www.bastamag.net.

Maintenant que l’événement tire à sa fin, les avis ne sont pas du même bord, d’autant que son organisation a connu des perturbations sociales ayant  induit des efforts financiers supplémentaires, qui viennent s’ajouter  aux multiples et coûteux dispositifs de sécurité imposés par la  conjoncture sécuritaire, notamment dans les stades et fan zones.

Optimiste quant à l’effet de l’euro de football sur l’économie française le président Hollande n’a eu de cesse de rappeler que « C’est une chance pour la France, pour nos clubs, pour nos territoires.»  Pour l’analyste du site bastamag.net, il  « y a pourtant lieu d’en douter. Parce que si on ne sait pas précisément combien l’Euro rapportera à la France, on sait qu’il va lui coûter cher. »

D’aucuns pointent du doigt le ‘’diktat’’ de la puissante UEFA qui  « s’arroge l’essentiel des bénéfices directs, tout en étant exonérée d’impôts », avance le site  www.bastamag.net,ajoutant que pour le  « reste, plusieurs spécialistes s’accordent pour considérer les bénéfices indirects de l’opération comme étant largement surévalués. »

En matière de répartition des coûts, l’UEFA prend en charge l’organisation de l’événement pour un montant de 650 millions d’euros, tandis que tous les autres chapitres (stades, sécurité, fan zones), sont à a charge de l’Etat et des villes hôtes.

En plus, l’UEFA s’arroge le droit d’imposer ses règles ;  elle a ainsi tenté, d’imposer aux autorités françaises une interdiction pour les commerçants exerçant aux côtés des stades « de lui payer une redevance de 600 euros par jour de match et de ne servir que des produits des sponsors officiels (Coca-Cola, Carlsberg…) », peut-on lire sur ce même site qui précise que la mesure a été abandonnée suite au refus catégoriques des collectivités locales françaises.

D’autre part, une ville comme Nantes, un des bastions du football français a renoncé à sa candidature pour accueillir l’euro 2016,  car, explique Pascal Bolo, vice-président de Nantes Métropole, en charge des finances et du sport de haut niveau, au regard des « demandes de l’UEFA pour l’Euro 2016, on a estimé que la balance globale des coûts et des bénéfices était trop déséquilibrée », indique-t-il sur bastamag.net.

Certaines professions se frottent déjà les mains, à l’image des restaurateurs, des opérateurs de téléphonie mobile ou encore les publicitaires ravis de constater, comme le souligne l’agence Zenith Optimedia, citée par le site www.francetvsport.fr que l’euro 2016 « devrait peser pour un quart de la croissance du marché publicitaire européen cette année prévue à plus de 4%, soit 900 millions d'euros ».

Les retombées chiffrées sur l’économie ne sont pas encore connues, mais il ya toutes les  raisons pour s’accorder avec certains universitaires qui rappellent que, d’une part, les prévisions d’impact économique sont généralement toujours surestimées et que, d’autre part,  les grands événements sportifs sont plus rentables en termes d’image  que de revenus économiques.

CEM