Comment bien protéger bébé du froid ?

Publié par topasnté le 11-07-2016, 14h36 | 51

Les tout-petits sont plus sensibles aux variations de température que nous. Cela n'empêche pas de sortir avec bébé en plein hiver, mais il faut prendre certaines précautions. Peut-on sortir quelles que soient les températures ? Comment l'habiller quand il fait froid ? Toutes les réponses.

Le Dr Philippe Nuham, praticien attaché au SAMU-centre 15 en Ile-de-France, le rappelle,  « les bébés et les jeunes enfants sont particulièrement sensibles au froid. Leur système de thermorégulation est encore immature, leurs réserves énergétiques diminuent plus vite que les nôtres, leur masse musculaire est faible et leur peau est fine. Sans compter qu'ils restent immobiles et ne peuvent pas parler pour se plaindre du froid «.

S'il y a du brouillard, on ne met pas son nez dehors
Les bébés sont ainsi trois fois plus sensibles aux variations climatiques que nous ! Tous ces facteurs expliquent pourquoi il faut éviter les sorties avec un tout-petit quand le thermomètre passe en dessous de 5 °C. Mieux vaut toutefois un grand froid sec et ensoleillé que des températures un peu plus clémentes mais avec du vent, de l'humidité ou, pire, du brouillard. Dans ce dernier cas, pas d'hésitation, on reste à la maison.

Le sortir juste après avoir mangé
La meilleure heure pour aller prendre l'air ? En fin de matinée ou en début d'après-midi, quand les températures sont les moins froides, et de préférence juste après le biberon. Tout comme nous, bébé affronte bien mieux le froid après avoir absorbé un petit en-cas chaud.
Préférez le porte-bébé jusqu'à ses 2 mois si vous n'avez pas mal au dos : votre tout-petit profitera de votre chaleur et se pelotonnera avec bonheur tout contre vous. Si vous le promenez en poussette, investissez dans une chancelière munie de trous où passer les sangles.

Superposer les épaisseurs, pour mieux l'isoler
Pour bien le protéger du froid, superposez plusieurs vêtements pas trop serrés : l'indispensable body, un tee-shirt à manches longues, un gilet en polaire, un blouson... La succession de couches d'air forme une barrière très efficace contre le froid.
Pensez à bien couvrir ses pieds, ses mains mais aussi et surtout sa tête : c'est par là que s'échappe une bonne partie de la chaleur corporelle. Dernière précaution : appliquer du cold cream sur son visage, en insistant particulièrement sur les zones les plus sensibles, telles que les pommettes et le menton. Sans oublier d'en mettre également sur ses oreilles et ses mains, même s'il porte un bonnet et des moufles. Car son épiderme, encore pauvre en glandes sébacées, se déshydrate et rougit très vite sous l'effet du froid.

On peut l'emmener à la montagne ?
Avant 5-6 ans, les enfants ne pouvant pas vraiment profiter des plaisirs de la neige, les vacances au ski n'ont pas d'intérêt pour eux. Un bébé en bonne santé peut néanmoins aller en station, à condition que l'altitude ne dépasse pas 1 500 mètres.
Et que la montée comme la descente en voiture se fassent par paliers. Roulez doucement et proposez à votre enfant une tétine ou un biberon pour l'aider à déglutir. Sur place, limitez les sorties au grand air à 30 minutes par jour, aux heures les plus chaudes, de préférence en porte-bébé.
Habillez-le très chaudement, mettez une crème solaire spécial montagne sur son visage et ses lèvres, et faites-lui porter des lunettes de soleil bien enveloppantes de catégorie 4 estampillées CE. Bien entendu, il n'est pas question de faire du ski alpin, du ski de fond ou encore des balades en raquettes avec lui dans son porte-bébé.

Peau de bébé, attention fragile !

En hiver, il est important de prendre soin de la peau des tout-petits, fragilisée par le froid et les frottements des vêtements. Pour renforcer la peau de votre bébé, quelques gestes à adopter... Les pédiatres sont de plus en plus sollicités pour des problèmes de peau dès les premiers mois de bébé. A l'origine de la fragilisation de leur peau, on s'aperçoit que des gestes anodins comme le bain prolongé, le frottement des vêtements ou l'usage de produits d'hygiène trop agressifs peuvent entraîner de véritables désagréments.
La peau devient sèche, de fines squames apparaissent, pouvant s'accompagner de rougeurs et d'irritations. En effet chez les bébés les glandes sébacées sont immatures -ce n'est qu'au cours des premières années de la vie que la peau achève sa maturité- et le film hydro-lipidique ne joue pas son rôle de barrière protectrice contre ces nombreuses agressions.
La peau de bébé a donc besoin de toute votre vigilance pour être protégée.
- Matin et soir, appliquez sur sa peau un soin apaisant et nutritif en prévention des irritations quotidiennes.
- Une protection avant chaque sortie. Une cold cream est un excellent soin pour protéger la peau de son visage avant les balades hivernales.

- Au moment du bain, privilégiez le savon surgras -qui préserve bien le film hydro-lipidique- aux autres produits de toilette et ne prolongez pas trop longtemps cette baignade dans une eau souvent calcaire.
- Parce qu'il est doux et naturel, le coton fait généralement l'unanimité. A juste raison, puisqu'il laisse respirer la peau et absorbe mieux la sueur. En revanche, la laine est à éviter si votre enfant a de l'eczéma ou se gratte à son contact.

- Côté couleur, achetez de préférence des vêtements blancs ou dans des tons pastel, peu chargés en colorant et donc moins allergisants. Attention à la qualité du textile. Si le linge dégorge au lavage, il aura tendance à libérer des colorants via la transpiration.
- Pour l'entretien, choisissez des lessives douces, hypoallergéniques ou, mieux, sans phosphates. Toutefois, votre lessive habituelle peut faire l'affaire sans qu'il y ait besoin de séparer votre linge de celui de bébé. Le plus important est de bien rincer les vêtements (effectuez un cycle de rinçage supplémentaire). Sinon, des résidus de lessive risquent de rester sur les textiles et d'irriter l'épiderme de votre bébé.
- Oubliez les assouplissants et l'eau de Javel, susceptibles de provoquer des allergies ou des irritations cutanées.

Mon bébé est-il allergique au lait de vache ?

L'allergie aux protéines du lait de vache apparaît aux premiers biberons. Votre bébé est-il concerné ? Comment la reconnaître ? Car si une prise en charge doit être proposée rapidement, il vaut mieux ne pas s'inquiéter.
L'allergie aux protéines du lait de vache touche surtout les tout-petits, et pour cause : « C'est la seule protéine avec laquelle les bébés sont en contact avant 4 mois. À cet âge, la muqueuse intestinale est plus poreuse et peut laisser passer des protéines qui vont entraîner une réaction immunitaire «, explique le Pr Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique à l'hôpital Trousseau (Paris). On estime que 3 à 4 % des enfants seraient touchés. Cette allergie, qui disparaît dans la majorité des cas avant 2 ans, peut perdurer jusqu'à 3 ou 4 ans, très rarement au-delà. Les signes de l'allergie au lait de vache peuvent apparaître aussitôt après le biberon, avec vomissements, urticaire, œdème, voire état de choc... Mais dans la majorité des cas, c'est une réaction retardée avec diarrhée chronique, sang dans les selles, stagnation du poids, eczéma, irritabilité...
Dans le premier cas, « un test sanguin ou cutané permet de confirmer le diagnostic «, indique notre expert. Dans le second cas, c'est plus compliqué : « il n'existe pas de test biologique. Il faut procéder à un test de provocation orale avec une exclusion des protéines du lait de vache de l'alimentation pendant deux à quatre semaines, puis une réintroduction progressive pour voir si les signes reviennent. « Si l'allergie est confirmée, le traitement consiste à exclure tous les produits contenant du lait de vache, mais aussi du lait d'autres animaux (chèvre, brebis), car ils renferment des protéines similaires.
« On trouve depuis peu un lait infantile à base de lait de chèvre, à ne pas prendre en cas d'allergie ! met en garde le Pr Tounian. Quant aux jus végétaux (amande, noisette... ) que l'on appelle improprement «laits», ils ne sont pas adaptés aux nourris sons et peuvent entraîner des carences nutritionnelles graves. «
Les bons laits sont ceux à base d'hydrolysats de protéines de lait de vache ou de riz, prescrits par le médecin, dans lesquels « les protéines sont «raccourcies» pour réduire leur allerginicité «. À ne pas confondre avec les laits « HA « (hypoallergéniques), en vente libre dans les grandes surfaces et les pharmacies, destinés aux enfants à risque d'allergies, en prévention.
L'intolérance au lactose est due à une insuffisance de lactase, l'enzyme qui permet de digérer le lactose (sucre du lait). Celui-ci est alors fermenté au niveau du côlon, entraînant des troubles digestifs divers. L'activité de la lactase diminue avec l'âge, si bien que l'intolérance au lactose apparaît chez les adultes et est définitive. On estime que 10 à 20 % de la population seraient concernés. Il existe des seuils de tolérance personnels : certains peuvent ainsi continuer à boire de petites quantités de lait. Rien à voir avec l'allergie aux protéines du lait de vache, due à une réaction anormale du système immunitaire.