Turquie : Erdogan défend son projet d'accorder la nationalié turque aux réfugiés syriens

Publié par DK News le 11-07-2016, 15h16 | 34

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu son projet d'accorder la citoyenneté turque aux réfugiés syriens en Turquie, une démarche qui a suscité une vague de critiques. M. Erdogan a annoncé le 2 juillet que son gouvernement travaillait sur un projet qui permettrait aux réfugiés syriens le souhaitant d'obtenir la nationalité turque.

Ils sont quelque 2,7 millions de Syriens à avoir trouvé refuge en Turquie depuis le début du conflit dans leur pays en 2011. Seuls 10% environ vivent dans des camps, les autres se battent pour s'intégrer à la société et au marché du travail. Le président turc, cité lundi par la presse turque, a suggéré que les Syriens puissent bénéficier de la double citoyenneté et rester ainsi en Turquie une fois le conflit terminé dans leur pays.

«Est-ce une obligation pour les gens possédant une double citoyenneté de retourner dans leur pays d'origine?» s'est demandé le chef de l'Etat turc, donnant l'exemple des travailleurs turcs qui se sont rendus par dizaines de milliers en Allemagne au début des années 1960. «Personne ne leur a demandé s'ils allaient retourner ou non en Turquie», a-t-il dit. Dans une volonté d'apaiser les inquiétudes en Turquie au sujet de ce projet, M. Erdogan a insisté sur le fait que la Turquie disposait d'une superficie suffisamment large pour accueillir les Syriens, a rapporté le journal Hürriyet. «Il n'y a rien à craindre, ce pays abrite 79 millions de personnes sur 780.000 mètres carrés de terre.

L'Allemagne a une population de 85 millions sur une superficie deux fois moins grande». Il a notamment suggéré que des Syriens puissent être logés dans les logements vides bâtis par l'agence publique des logements collectifs. Lundi, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a indiqué que «les travaux sur le projet n'avaient pas encore été finalisés». La démarche du président turc, qui pourrait concerner jusqu'à 300.000 personnes selon le journal Haberturk, a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux, l'opposition parlementaire ayant aussi fait part de son «hostilité», selon des médias.