Mort de l'écrivain Peter Esterhazy, figure de la littérature hongroise

Publié par DK News le 15-07-2016, 15h23 | 36

L'écrivain Peter Esterhazy, chef de filede la littérature hongroise, est mort jeudi à l'âge de 66 ans d'un cancer dont il avait fait le sujet de son dernier ouvrage, a annoncé son éditeur Krisztian Nyary. Krisztian Nyary, directeur des éditions Magveto, a déclaré à l'agence de presse hongroise MTI que l'écrivain s'était éteint dans l'après-midi. Peter Esterhazy avait ouvert en juin la foire internationale du livre de Budapest où il avait présenté son dernier ouvrage, «Journal intime du pancréas» qui évoquait sa bataille contre la maladie. Né à Budapest le 14 avril 1950, Peter Esterhazy, était issu d'une vieille famille aristocratique dépossédée de ses biens en 1948 après la prise du pouvoir par le Parti communiste.

Etudiant en mathématiques, il avait travaillé pendant quatre ans, de 1974 à 1978, à l'Institut d'informatique du ministère de l'Industrie, avant de se consacrer exclusivement à la littérature. Son oeuvre la plus importante est «Harmonia Caelestis» (2000) dans laquelle il retrace l'histoire de sa famille, de ses ancêtres à l'époque de l'empire austro-hongrois jusqu'à leur persécution par la dictature communiste. En 2005, sous le titre «Revu et corrigé», il publie une nouvelle version d'«Harmonia Caelestis» après s'être rendu compte que son père avait été un informateur de la police politique pendant l'ère communiste. L'auteur, défenseur de la liberté d'expression et de la presse avait affirmé avoir lui-même été victime de censure à l'occasion d'une intervention à la radio en 2013. «La dernière fois que j'ai été censuré», c'était en 1981, sous la régime communiste», avait alors lancé Peter Esterhazy.

Considéré comme la figure la plus importante de «la nouvelle prose hongroise», il laisse une oeuvre caractérisée par sa diversité stylistique et ses expérimentations formelles, une prose «argotique et débordante de vie», avait dit de lui l'écrivain américain John Updike. «Indirect», «Les verbes auxiliaires du coeur» (1992), «Le livre de Hrabal» (1994) et «Une femme» (1998), figurent parmi les romans qui ont fait sa notoriété et lui ont valu d'être traduit et publié dans une vingtaine de langues. Peter Esterhazy a consacré en 2006 un livre à son sport préféré, le football, intitulé «Voyage au bout des seize mètres» (2008), un clin d'oeil à son plus jeune frère, un ancien international hongrois.