Selon le professeur Brouri, chef du service de médecine interne à Birtraria L’insuline représente

Publié par Amel B le 02-04-2014, 17h11 | 1203

70% du coût de la prise en charge médicamenteuse du diabèteLe diabète fait des ravages en Algérie comme ailleurs et  constitue aujourd’hui un fardeau sanitaire et financier de plus en plus lourd. Des  sommes de plus en plus colossales sont consacrées pour le traitement des diabétiques. « L’insuline représente 70% du coût de la prise en charge médicamenteuse ». 

C’est ce que nous a indiqué le professeur Mansour Brouri, chef du  service de médecine interne, à l’établissement hospitalier de Birtraria, à El Biar.  « Cependant, il  est possible de réduire  les dépenses, en diagnostiquant rapidement le diabète et en assurant un suivi régulier et des soins corrects sur le long terme », a estimé ce spécialiste, qui dirige le programme Diabir modèle d’organisation en réseau pour la prise en charge du diabète.  

Autant de questions abordées lors du 6ème Sommet sur le Diabète, organisé, récemment, par les laboratoires Pfizer, à l’hôtel Sheraton.  A cette occasion, quelques  250 médecins, dont  des diabétologues, des endocrinologues, des généralistes ainsi que des Internistes  venus des quatre coins du pays se sont penchés  les faces cachées de cette maladie chronique et sur les nombreuses  complications du diabète sucré. 

Les intervenants ont mis l’accent sur les maladies liées à cette pathologie comme la dyslipidémie, ou encore les douleurs neuropathiques et l’hypertension artérielle qui peuvent elles aussi avoir un impact terrible sur la santé du diabétique et sa qualité de vie. Il faut dire que la maladie progresse de façon inquiétante. Elle touche, aujourd’hui,  plus de 382 millions de patients dans le monde. Le nombre de personnes souffrant de diabète, au Moyen Orient et en Afrique du Nord est estimé à 35 millions :  autrement dit, 1 adulte sur 10 est diabétique.  En Algérie, le nombre de diabétiques ne cesse d’augmenter.

«  Il y a quinze ans, 8% de la  population adulte souffrait de ce mal dans notre pays, aujourd’hui  et selon  les dernières enquêtes , le diabète touche 12% de la population », a noté le professeur Brouri. Evoquant la prévalence de la maladie au Maghrebn le Professeur  Mohamed El Amine Amani, endocrinologue et diabétologue au CHU d'Oran, a expliqué qu’elle varie entre 6,5 et 16, 1% pour le diabète sucré. 
«  Dans la région Mena, les décès attribuables à cette pathologie représentent plus de 1O% des décès toutes causes confondues et les dépenses sont de l’ordre de 13, 64 milliards de dollars US »

a-t-il poursuivi.  Les experts alertent  sur les complications  sévères que peut entraîner le diabète et le risque de décès prématuré. Ainsi , entre 60 et 70 % des personnes souffrant de Diabète présentent une lésion nerveuse d’origine diabétique. D’où l’importance  d’un dépistage de la douleur neuropathique diabétique  dans le cadre du diagnostic d’un diabète de type 2. De même, les maladies cardiovasculaires représentent  la principale cause de décès prématuré chez les personnes souffrant de diabète.

 Selon le professeur Michel Krempf, chef du service d’endocrinologie , maladies  métaboliques et nutrition au CHU de Nantes, en France, les patients diabétiques sont à  haut risque accru cardiovasculaire. Il a estimé qu’une  stratégie très active doit être mise en place pour prévenir les événements cardiovasculaires des patients diabétiques de type 2 ou  1 .  Ce spécialiste a fait part de l’étude Steno 2 qui a démontré qu’une stratégie ciblant simultanément les principaux facteurs de risque était efficace sur la morbi/mortalité cardiovasculaire à court et à long terme. 

Cette étude a mis  en exergue le rôle central du contrôle des paramètres lipidiques et principalement du LDL-C. Ainsi, «  une réduction de 0.4g/L de LDL-C permettait de réduire le risque d'événement cardiovasculaire de 20 à 40% », a-t-il préconisé. De son côté, le professeur Paul Valensi, chef du service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition de L’hôpital Jean Verdier, à Bondy, a  souligné que la neuropathie constitue la complication la plus fréquente du diabète. « La prévention repose sur l’amélioration du contrôle glycémique et des facteurs de risque », a-t-il indiqué, précisant que les patients  ayant des déficits neuropathiques doivent bénéficier d’une éducation thérapeutiques appropriée. 

Les  praticiens de la santé  ont  insisté, lors de cette rencontre, sur la prévention qui reste, selon eux, tâtonnante en Algérie.  Ils ont plaidé en faveur de mesures de prévention plus vigoureuses , d’une  éducation thérapeutique  efficace  tout en mettant l’accent sur la formation continue du personnel soignant . Les experts ont souligné enfin que le diabète est une maladie chronique qui nécessite un suivi médical régulier qui permet de  détecter les éventuelles complications et de les prendre en charge rapidement. En contrôlant sa glycémie, sa tension artérielle et ses lipides sanguins et en  recevant des conseils préventifs en temps opportun, le malade diabétique sera en mesure de mieux gérer sa maladie.