Surfer sur un smartphone modifierait le cerveau

Publié par DK News le 16-07-2016, 16h05 | 39

Manipuler un smartphone modifierait notre cerveau, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue scientifique Current Biology. Comme le ferait la pratique d'un instrument de musique.
Lire, jouer, surfer, les propriétaires de smartphone passent un temps certain à manipuler leur téléphone et à utiliser avec plus ou moins de dextérité leurs doigts. Des scientifiques ont cherché à comprendre si ces activités numériques ont un impact sur le cerveau.
Les chercheurs de l'Université de Fribourg (Suisse) ont mesuré l'activité cérébrale de 37 personnes âgées de 19 à 34 ans avec un électro-encéphalogramme. Ils voulaient observer si envoyer des sms ou jouer à Candy Crush modifierait le cortex somatosensoriel (la région du cerveau à laquelle sont transmises les informations que reçoit le corps par le biais de ses cinq sens) du cerveau. Pendant la mesure effectuée avec 62 électrodes sur le cerveau, 26 volontaires utilisaient un smartphone à écran tactile et 11 manipulaient un téléphone à touches.
Les résultats de l'étude ont montré que les utilisateurs de smartphone ont une représentation sensorielle améliorée dans le cerveau et que leur zones sensitives du pouce, de l'index et du majeur sont plus développées.
Une modification du cerveau qui existe aussi chez les joueurs d'instruments à cordes. «À première vue, cette découverte semble comparable à ce que l'on observe chez les violonistes», explique le Dr Arko Ghosh, un des auteurs de l'étude.
Ils ont aussi constaté que la zone « pouce du cerveau « était plus sensible si vous aviez utilisé récemment votre smartphone et que peu importait le nombre d'année que vous en possédiez un, contrairement aux cerveaux des joueurs d'instrument de musique. Ils sont eux plus sensibles aux nombres d'années de pratique.

Les bébés nouveaux accros aux smartphones ?

Bébés et déjà connectés. L'addiction aux écrans ne connaît pas de frontière. Un enfant sur trois âgé de moins d'un an aurait déjà eu entre ses mains un téléphone portable.
Ils babillent, savent à peine marcher mais sont déjà habitués à manipuler des tablettes et jouer avec les smartphones. L'exposition aux écrans par les télévisions, consoles, ordinateurs, tablettes ou smartphones commence quasi dès le berceau. C'est le constat des chercheurs de l'hôpital Einstein Healthcare Network à Philadelphie aux Etats-Unis, présenté au congrès de pédiatrie à San Diego en Californie.
Pour évaluer l'exposition et l'usage des enfants aux écrans, les chercheurs ont entrepris un sondage auprès de 370 parents d'enfants âgés de 6 mois à quatre ans dans l'enceinte d'une clinique pédiatrique. Tous les foyers étudiés étaient connectés : la quasi-totalité était munie d'une télévision, 83 % d'une tablette et 77% d'un smartphone. Les résultats montrent que les outils numériques n'ont plus de secret pour les tout petits. Plus de la moitié des enfants de moins d'un an regardent la télévision. Plus d'un tiers a déjà touché l'écran d'une tablette ou d'un smartphone. Plus surprenant encore, 24 % des enfants ont déjà passé un coup de téléphone, 15% utilisent des applications et 12% jouent à des jeux vidéo !
A deux ans, les smartphones et tablettes sont couramment manipulés par les enfants. Une surprise pour les chercheurs. «Nous ne nous attendions pas à ce que les enfants jouent sur ces appareils dès 6 mois. Certains sont sur ces écrans pendant plus de 30 minutes par jour», Hilda Kabali, auteure principale de l'étude, citée par le Washington Post et reprise par l'AFP. Ces conclusions devraient servir à élaborer des stratégies éducatives adaptées pour les chercheurs américains.
Aux Etats-Unis, mais aussi en France les scientifiques s'interrogent sur le bon usage des écrans et les garde-fous pour prévenir la dépendance au virtuel. En 2013, l'académie des sciences s'était fendue d'un rapport où elle donnait des recommandations suivant les âges. Avant l'âge de 2 ans, «les tablettes visuelles et tactiles peuvent contribuer à l'éveil cognitif précoce du bébé» à condition d'être aidés des parents, grands-parents ou enfants plus âgés de la famille, suggérait-elle.