Chine/sida : La fuite d'informations personnelles de centaines de séropositifs inquiète l'OMS

Publié par DKNews le 20-07-2016, 16h36 | 36

Des centaines de séropositifs en Chine ont été contactés par des escrocs cherchant à leur extorquer de l'argent, selon des médias locaux, à la suite de fuites d'informations confidentielles sur les malades, une affaire qui alarme vivement l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au moins 313 Chinois séropositifs ont été contactés par téléphone par des personnes se faisant passer pour des fonctionnaires du gouvernement, et qui leur réclamaient les détails de leurs comptes bancaires sous prétexte de leur verser des indemnités, a rapporté lundi le journal Nanfang Zhoumo, citant l'ONG Baihualin.

Ces informations bancaires étaient en réalité utilisées ensuite pour retirer de l'argent des comptes. Ceux qui flairaient l'escroquerie et refusaient de livrer ces renseignements au téléphone étaient alors immédiatement menacés de voir leur maladie divulguée sur l'internet local et les réseaux sociaux.

 «Ils savaient tout! Ils m'ont appelé par mon nom, ils connaissaient mon numéro de carte d'identité, mon entreprise, l'adresse de mon domicile, la date à laquelle on m'a diagnostiqué et dans quel hôpital je vais», raconte l'une des victimes, citée sans être nommée par le journal.

S'exprimant très rapidement après la diffusion des premières informations de presse, l'OMS s'est vivement alarmée de l'incident, qui témoigne selon elle d'une «violation» des droits des patients, et des conséquences négatives dans la lutte contre le VIH.

 «La confidentialité des informations personnelles et médicales des personnes séropositives ou recevant un traitement doit être absolument protégée», a affirmé l'organisation spécialisée de l'ONU dans un communiqué.

«La fuite des informations personnelles de ces personnes vivant avec le VIH est une violation du droit fondamental des patients à la confidentialité»,  a-t-elle ajouté. Selon l'OMC, cette fuite est d'autant plus inquiétante qu'elle pourrait dissuader des personnes de se faire tester ou de se faire soigner, par crainte que ne soit ébruitée publiquement leur condition.

De leur côté, les autorités sanitaires chinoises ont déclaré avoir rapporté les incidents à la police, et remis à niveau leur système de cryptage informatique. «Les informations personnelles des malades porteurs du VIH sont protégées par la loi», a insisté dans un communiqué le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, qui a promis «une répression impitoyable» contre les «criminels» impliqués.