FIOFA/longs métrages : Lecture artistique de la conjoncture sociale et politique du monde arabe

Publié par DK News le 22-07-2016, 15h35 | 64

Les longs métrages en compétition à la 9ème édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), dont l'ouverture officielle est prévue vendredi prochain, proposent une lecture artistique de la situation socio-politique actuelle dans le monde arabe. Dans une analyse des fiches techniques et synopsis des douze longs métrages en lice, il apparaît clairement que les thèmes abordés collent à l'actualité du monde arabe, marquée par des changements et bouleversements politiques et leurs impacts sur la plan social.

La Syrie est représentée par deux longs métrages, «Fania wa tabadad», réalisé par Nadjda Ismail Anzor et «Bintidar el Kharif (attente de l'automne) par Ali Wajih, qui ouvrent tous deux une fenêtre sur certains sujets d'actualité dans ce pays, proie à des conflits et à la violence. «Fania wa tatabadad» relate les agissements de la sinistre organisation appelée «Daesh» à l'encontre d'un village syrien avant que l'armée syrienne ne reprenne la situation en main avec l'aide des enfants de cette ville. L'oeuvre cinématographique raconte l'histoire d'une fillette de 11 ans enlevée par des hommes armés pour la marier à un de leurs «émirs» sournois avant que l'armée ne puisse la libérer. Le deuxième court-métrage présente une histoire où se croisent la politique et le romantisme au milieu des troubles et du désordre sur un fond de crise.

 Cette oeuvre aborde aussi le sujets de la rumeur et différentes versions des faits colportés en Syrie et à l'étranger au sujet de la situation qui y règne, à l'ère des réseaux sociaux et du monde virtuel. Le film égyptien «Nawara» de Hala Khalil reproduit les rebondissements de ce qui est appelé «Priptemps Arabe» dans la société égyptienne, décrivant la vie quotidienne d'une fille vivant dans un quartier pauvre et marginalié. Le long métrage tunisien «Khoussouk» de Fadhel El Djaziri met la  lumière sur l'extrêmisme et le terrorisme en Tunisie à travers l'histoite d'un inspecteur de police chargé d'enquêter sur un assassinat renseignant sur un réseau terroriste de propagande et de recrutement pour la la Syrie.

Parmi trois longs métrages algériens prennant part à la compétition, une oeuvre cinématographique «Ettariq ila Istamboul» (La route d'Istanbul),produite en 2015 par Rachid Bouchareb, aborde la question épineuse du monde Arabe qu'est l'extrémisme et la pensée radicale. Ce Film raconte l'histoire d'une femme belge que la police informe du départ de sa fille unique vers la Syrie. Commence alors une vraie bataille d'une mère à la recherche de sa fille dans un pays en guerre. Les longs métrages algériens «Addhel wal kandil» (l'ombre et la lampe), et «Al Bir» (le puit) de Rym Laaradj, fille du romancier Wassini et de Lotfi Bouchouchi, reflètent l'attachement de cette nouvelle génération de jeunes réalisateurs aux valeurs de la glorieuse guerre de libération nationale et à la préservation du patrimoine national.

 Le film «Addhel wal kandil» revisite la grève des étudiants Algériens du 19 mai 1956, une date qui représente une étape importante et un message au monde que l'Algérie ne sera jamais française. Le film «El Bir» aborde, lui, la résistance algérienne dans le Sud du pays. Le long métrage libanais «Kerr Kebir» de Marjan Bouchaaya donne une image sur le trafic de Drogue dans le monde arabe. Le film palestinien «Al Madina» (la ville)» de Omar Cherkaoui traite de l'exil et l'espoir de retour à la terre et aux racines. De l'Irak, le long métrage «Samt erraai» (silence du berger) du réalisateur Raad Machtet raconte une histoire d'une société où se mélangent les traditions rurales et les tabous abordant les mutations notamment en milieu de jeunes.

 Le film Emirati «Sayer El Djenna» de Saeed Salmin Al Marri aborde, quant à lui, la passion pour l'aventure et la curiosité et l'attachement à l'authenticité chez les jeunes arabes. Du Maroc, le film «Massafet mil bi hidhaï»(Distance d'un mile avec mes chaussures» de Saïd Khellaf, traite du phénomène des enfants de la rue, à travers des histoires de trahison, d'amitié, d'amour et de fidélité. Le jury de cette catégorie de films, présidé par le réalisateur syrien Mohammad Malas, compte l'actrice et réalisatrice algérienne Fatima Belhadj, l'acteur égyptien Asser Yassin et l'actrice palestinienne Ruba Bilal et Jean Baptiste. La 9ème édition du Festival international d'Oran du film arabe, qui aura lieu du 22 au 27 juillet, verra la participation de 34 films entre longs et courts métrages et documentaires, représentant 14 pays arabes.
APS