FIOFA : Le film «Omar Gatlato» de Merzak Allouache à l'honneur à Oran

Publié par DK News le 26-07-2016, 20h08 | 185

Le film culte «Omar Gatlato» du réalisateur algérien Merzak Allouache a été à l'honneur hier au cinéma «Saada» d'Oran, dans le cadre de la 9e édition du Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA).

Le FIOFA a organisé à l’occasion du quarantième anniversaire de ce film, une projection-débat sous le thème «Omar Gatlato dans le cœur et la mémoire» en présence de son réalisateur et du comédien principal Boualem Bennani.
Le succès de ce film qui dépeint en une heure 30 minutes le quotidien d'un petit employé (Omar), entre l'appartement surpeuplé où il vit, son bureau, sa musique préférée et sa passion pour une voix inconnue, n’a pas terni après 40 ans.

La critique, juste après sa sortie, n’a pourtant pas été de cet avis puisque le milieu professionnel avait qualifié ce premier long métrage de «film de quartier», a-t-on rappelé en marge de la projection.
Ce film qui a secoué les normes de l’époque a fini par avoir un écho international, parce qu’il est authentique, sans fard et si les Algériens l’aiment aujourd’hui encore autant, c’est parce qu’ils s’y reconnaissent dans le personnage, a-t-on souligné.  «Depuis le début on m’a reproché de renvoyer à l’écran des choses négatives de la société.  Mais je suppose que c’est ça mon rôle», a déclaré le réalisateur.  Interrogé sur le cinéma algérien, Merzak Allouache, qui prépare un nouveau film dont il ne veut pas révéler les détails pour le moment, a estimé qu’il y a une nouvelle génération qui est en mesure de prendre le relais, appelant à donner plus de chance aux jeunes.
Il a, par ailleurs, déploré le manque de salles et de projections, estimant qu’un combat doit être mené pour l’ouverture de salles et l’exploitation de celles existantes et installer une culture de cinéma chez la population.
«L’Etat n’a plus d’argent pour subventionner tous les projets.  Il va falloir programmer des films et vendre des tickets pour financer d’autres films», a-t-il souligné.  Pour sa part, Boualem Bennani évoque avec nostalgie la belle époque, où des films, des pièces de théâtre, des spectacles étaient programmés régulièrement.
Il a expliqué que Omar Gatlato est le rôle de sa vie et que tous les rôles qui lui ont été proposés après «n’ont pas vraiment fait le poids».
Trois autres longs métrages du réalisateur Merzak Allouache sont, par ailleurs, programmés le même jour au cinéma «Saada», à savoir «Mme courage», «Les terrasses» et «le repenti».
L'équipe de «Omar Gatlato» sera honorée aujourd’hui au cours de la cérémonie de clôture du festival.

 «Beyond Bollywood», la culture indienne en spectacle à l'Opéra d'Alger

Un spectacle rhaut en couleur, en sonorités indiennes authentiques, et en chorégraphie moderne et traditionnelle, intitulé «Beyond Bollywood» (Au-delà de Bollywood), à la croisée des chemins entre le théâtre, le ballet, le cinéma et la comédie musicale, a été présenté lundi soir sur la scène de l'Opéra d'Alger.
Produit par la compagnie «BeMad production» ce spectacle programmé pour la première fois en Algérie, prévoit 14 autres représentations à Alger en collaboration avec l'Office national pour la culture et l'information (onci), et ce en ouverture de la «saison» de l’Opéra d’Alger.

«Beyond Bollywood», conçu par le chorégraphe et réalisateur Rajeev Goswami, relate le retour aux sources d’une jeune danseuse indienne, Shailly campé par Ana Ilnu, née et élevée en France, et qui entreprend un voyage en Inde pour redécouvrir la culture de son pays.  La jeune danseuse découvre alors l'univers du cinéma bollywoodien et rencontre un chorégraphe, Raghav joué par Mohit Mathur, en mal d’inspiration qui embauche Shaily pour concevoir des chorégraphies de danse moderne et contemporaine dans les standards européens avant que les deux artistes ne se rendent compte que ce genre de création n’est pas en phase avec leur identité.  En quête d'authenticité et d’inspirations après avoir abusé de fusions et chorégraphies occidentales au détriment de la riche tradition indienne, Shaily et raghav parcourent l’Inde et partent à la rencontre de danses traditionnelles rendues dans des tableaux brillants de plus de 700 costumes différents.

Pas moins d’une trentaine de danseurs et comédiens ont évolué sur la scène de l’Opéra d’Alger à l’instar de Pooja Pant, Sideep Modak ou encore Sanjay Sharma qui présentent au public algérois une expérience à la croisée des chemins entre le théâtre, la comédie musique et le cinéma indien.
Plusieurs tableaux dédiés à la danse moderne avec une touche de musique indienne montraient l'aspect nocif de la fusion évinçant une des cultures les plus riches et diversifiée du monde.
Dans la seconde partie du spectacle, les danses traditionnelles indiennes étaient mises en avant, notamment le «Kathak» par la performeuse Pooja Pant, avec tout ce qu'elles comportent comme musique et costumes.

Ayant fait le déplacement en nombre, le public a «grandement apprécié» d'assister à ce genre de spectacles venant d'horizons lointains, même si culturellement «proche à travers la télévision et le cinéma», et surtout de «découvrir l'Opéra d'Alger» ouvert récemment.  Ayant initialement prévu une tournée dans plusieurs villes du pays, les organisateurs ont indiqué que le spectacle «assurera les 15 représentations à l'Opéra d'Alger» avant d’entamer en septembre une tournée européenne qui mènera la troupe en Allemagne, Belgique, France, ou encore en Italie, a indiqué la productrice.
«Beyond Bollywood»qui a déjà donné 60 représentations à Londres, se produira à Alger tous les soirs jusqu'au 9 août prochain.
aps