Turquie/Russie : Ergdogan qualifie sa rencontre avec Poutine prévue mardi à Saint-Pétersbourg de «nouveau départ»

Publié par DKNews le 08-08-2016, 15h33 | 42

 Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que sa rencontre qui doit avoir lieu mardi à Saint-Pétersbourg, avec son homologue russe, Vladimir Poutine ouvrira une nouvelle page dans les relations entre les deux pays suite au coup de froid causé par la destruction en novembre dernier par la chasse turque d'un avion de combat russe près de la frontière Syro-turque.

 «Cette visite sera historique. Un nouveau départ.  Je suis convaincu que les entretiens avec mon ami Vladimir ouvriront une nouvelle page dans les relations bilatérales. Je crois que nos deux pays peuvent réaliser beaucoup de choses ensemble», a indiqué M. Erdogan dans un entretien publié lundi par l’agence de presse russe Itar-Tass.

Il a souligné que «la participation de la Russie dans le règlement de la crise syrienne est très importante», ajoutant que «ce conflit ne peut pas être résolu sans les efforts de Moscou.» «Sans la participation de la Russie, il est impossible de trouver une solution à la question syrienne. Seulement avec la coopération avec la Russie, nous pouvons trouver une solution politique à la crisse syrienne», a-t-il dit.

Il est prévu que le président Erdogan va se rendre mardi à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest la Russie) à la tête d’une importante délégation de haut niveau pour briser officiellement la glace avec la Russie et redynamiser les relations économiques.

Le 29 juin, M. Poutine s’est entretenu au téléphone avec son homologue turc dans la foulée d’une réconciliation permise par les «regrets» exprimés par Recep Tayyip Erdogan - des «excuses» selon Moscou - pour la destruction en novembre par la chasse turque d'un avion de combat russe près de la frontière avec la Syrie.

Les deux pays ont convenu alors de reprendre la coopération économique bilatérale et les deux présidents se sont mis d’accord pour se rencontrer à Saint-Pétersbourg en août.

Avant la crise de la destruction de l'avion russe Sukhoi-24, les deux pays avaient réussi à «compartimenter» les querelles sur des dossiers tels que la Syrie ou l'Ukraine pour se concentrer sur la coopération stratégique comme le gazoduc TurkStream vers l'Europe, la construction d'une centrale nucléaire russe en Turquie ou l'objectif des 100 milliards de dollars (90 milliards d'euros) de commerce bilatéral.

La Turquie est soucieuse de réparer les dégâts provoqués par les sanctions russes sur ses secteurs de l'agriculture, de la construction et du tourisme.

D'après des chiffres fournis par le Kremlin, les échanges commerciaux ont chuté de 43 pc à 6,1 milliards de dollars (5,5 milliards d'euros) de janvier à mai cette année. Le tourisme a été très affecté par la désertion des russes, dont les arrivées se sont effondrées de 93 pc en juin par rapport à juin 2015.

Si le tourisme commence à repartir, le projet de gazoduc TurkStream qui devait acheminer 31,5 milliards de mètres cubes par an en Turquie via la mer Noire et la centrale nucléaire de Akkuyu devraient redevenir d'actualité, selon des observateurs.