Mila : Les sources d’eau de Tessala Lemtaï, une richesse naturelle inépuisable

Publié par DKNews le 08-08-2016, 16h54 | 128

Multiples, toutes rafraichissantes et limpides, les sources d’eau de la commune de Tessala Lemtaï dans la wilaya de Mila sont d’une qualité si appréciée au point que certains revendeurs d’eau arborent fièrement sur les citernes de leurs camions l’écriteau "Eau de Tessala" comme un label certifié.

Localité montagneuse, Tessala compte une population d’à peine 18.000 personnes réparties sur nombre d’hameaux tous fiers des sources qui jaillissent à leur pieds et dont l’eau est considérée bien meilleure que d'autres sur le marché.

Chaque source a une appellation particulière, parfois celle du hameau voisin comme Berraka.
Ain Kébira (la grande source) est proche du chef-lieu de commune.

Tamounghela (nom berbère) au débit le plus grand se trouve non loin de la mechta Ouled Salah alors qu’Ain Essayd (la source du lion) est à quelques encablures de la mechta Boudaoud.

Berraka, eau désaltérante et point de repos

Berraka est située à 3 km de Tessala, en plein milieu de la route montagneuse reliant Mila à Jijel, empruntée par les seuls automobilistes qui voudraient éviter le dense trafic de la RN-27 Constantine-Jijel.

Douce et agréable, l’eau de cette source coule durant toute l’année, assure Amar Ch.
56 ans, qui habite non loin de cette source.

A son retour du marché de Tamantout qui se tient aux limites des deux wilayas de Mila et Jijel, Amar ne se prive jamais de cette eau limpide rafraichissante et à l’occasion, il remplit plusieurs jerricans pour les besoins de sa famille.

A côté de la source, plusieurs habitants des hameaux voisins viennent proposer aux automobilistes des fruits de saison, des légumes de ferme et des brochettes pour ceux qui désireraient s’attarder sur ce site verdoyant à l’air pur.

A cette altitude, il fait plutôt frais en été comme en hiver. Le froid est quasi glacial dans ces montagnes de la chaîne Babor dont le pic à Mila culmine à 1.210 mètres, au sommet de Ghédir Ethaldj.

Un manteau blanc recouvre la région durant la saison froide réalimentant abondamment les sources d’eau.

Fief de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya 2 historique durant la guerre de Libération, la région a enfanté un grand nombre de héros dont le jeune Madhfoud Letaï dont le nom est à tout jamais attaché à celui de sa terre Tessala.

La montagne Ouachenak conserve à ce jour dans ses tréfonds, tel un médaillon, les débris d’un avion de chasse abattu par les djounoud au milieu des années 1950.

Tamounghela, une source jaillissante

Située près du village Ouled Salah, cette source coule avec impétuosité depuis des temps immémoriaux au point que la tradition orale ait tissé de nombreuses histoires à son sujet dont certaines la relient même à la reine amazighe El Kahina qui aurait construit un palais non loin, au lieudit Béni Saïd où se trouve aujourd’hui un établissement de bains Hammam Bouarbia aux eaux riches en souffre réputées dans la région pour leurs vertus thérapeutiques.

Récemment, une grotte à la profondeur insondable où la température descendrait à moins 6 degrés, a été découverte près de la mechta Ouled Salah, assurent des sources locales qui soutiennent qu’un cours d’eau immense coulerait sous les montagnes de Tessala d’où jailliraient plusieurs sources dont une proche de Tamounghela surgit avec un débit de 46 litres à la seconde, affirme-t-on.

Protéger et valoriser ces sources, une priorité

La source Ain Kébira se trouve dans la mechta éponyme proche du chef-lieu de la commune de Tessala Lemtaï. Elle assure l’approvisionnement en cette denrée vitale de la moitié de la population de cette collectivité locale.

Une des plus anciennes sources de la région, Ain Kébira, est alimentée par une cascade qui dévale des montagnes d’alentour.

La valorisation de ces sources naturelles constitue une priorité dans la perspective du développement rural de cette région montagneuse magnifique. Cet objectif passe par la protection des sources contre la pollution notamment celle entraînée par leur exploitation commerciale anarchique.

Verdure, eau et montagne composent les paysages féériques de la nature encore vierge de Tessala Lemtaï qu’une visite d’une seule journée ne peut qu’offrir un avant-goût d’une exploration plus longue pour davantage de ravissement et de découverte.