Reflux : les bons traitements au cas par cas

Publié par DK News le 09-08-2016, 16h32 | 36

Piocher dans la pharmacie familiale pour soulager ses remontées acides, c'est tentant et le plus souvent suffisant. Certains reflux nécessitent toutefois des traitements plus importants et des examens.

Médecin traitant ou gastro-entérologue ?
Quand les reflux sont ponctuels et n'impactent pas vraiment la qualité de vie, même en cas de fortes brûlures , l'automédication suffit. En effet, il n'y a pas forcément de lien entre l'intensité des brûlures et l'importance des lésions.

Mais quand les symptômes douloureux résistent aux traitements habituels ou sont tels qu'ils nuisent au sommeil et obligent à restreindre certaines activités, ils nécessitent impérativement un avis médical. Surtout après 50 ans : les risques de lésions associées sont alors plus élevés. On a ainsi l'assurance de ne pas passer à côté d'une pathologie plus grave (rétrécissement pathologique de l'œsophage, cancer de l'estomac ) et de bénéficier d'une prise en charge efficace.

D'autres signes, moins caractéristiques, sont possibles : difficultés à déglutir, fatigue anormale, anémie , vomissements de sang... Le premier interlocuteur reste le médecin généraliste qui connaît les antécédents et les facteurs de risque de son patient. Il peut si nécessaire orienter vers un gastro-entérologue.

Brûlures occasionnelles : les antiacides
Pour soulager rapidement des reflux ponctuels ne durant que le temps d'une digestion, il faut toujours avoir dans pharmacie un antiacide . Ces spécialités sont disponibles sans ordonnance. La plupart se prennent au moment des brûlures (Maalox®, Phosphalugel®), Gaviscon® se prend dès la fin du repas quand on sent que l'on est en 'période de crise'.

Côté phytothérapie, une infusion de basilic, de marjolaine et de robinier peut aussi contribuer à atténuer les symptômes.

Remontées acides fréquentes : un traitement sur ordonnance
Afin d'évaluer l'importance des lésions occasionnées le long de l'œsophage et préciser l'origine des troubles, le médecin prescrit souvent une endoscopie oesogastroduodénale, voire une pH-métrie. Le traitement de fond comporte ensuite généralement un antisécrétoire destiné à réduire la sécrétion d'acide dans l'estomac.

Certains sont disponibles sans ordonnance (Pepcidduo®, Stomedine®), d'autres délivrés uniquement sur prescription médicale (Azantac®, Raniplex®). Plus puissants, les Inhibiteurs de la Pompe à Protons (IPP) (Esoméprazole®, Mopral®, Eupantol®, Ogast®) sont uniquement délivrés sur ordonnance car ils comportent aussi davantage de contre-indications .

Ils doivent commencer à soulager les symptômes au bout de quelques jours. Ils peuvent alors être pris sous forme de cures de quelques semaines par an, à chaque fois que nécessaire, voire en continu à la dose minimale efficace. Si la prise d'IPP ne donne rien au bout d'une semaine, le diagnostic de reflux est remis en cause et de nouvelles investigations peuvent être demandées.

Si cela reste très douloureux : parfois la chirurgie
En cas de reflux très important, il est possible d'intervenir pour redonner au sphincter oesophagien sa fonctionnalité. Appelée fundoplicature, l'intervention consiste à enrouler la partie supérieure de l'estomac (le fundus) autour de la partie inférieure de l'œsophage pour rétrécir le passage. Les meilleurs résultats s'obtiennent chez les patients répondant bien au traitement par IPP. L'objectif étant de limiter la prise de médicaments.

Mais la chirugie reste une option de dernière intention. Elle peut en effet provoquer une gêne fonctionnelle plus ou moins impactante (ballonnements, flatulences, douleurs à l'estomac...).