Du sang dans les urines : quand consulter ?

Publié par DK News le 10-08-2016, 15h23 | 44

Découvrir ses urines colorées en rouge est toujours un motif d'inquiétude. Pourtant, les hématuries sont le plus souvent signe d'une infection bénigne qu'un traitement permet de guérir. Le point avec l'Association française d’urologie.

La présence de sang dans les urines (appelée hématuries en langage médical) est un signe qui alarme souvent les personnes qui découvrent que leur urine a soudainement changé de couleur .

"Les hématuries macroscopiques (c'est-à-dire que l'on voit à l'œil nu) sont en effet un motif fréquent de consultation aux urgences, explique le Pr Morgan Rouprêt du comité cancérologie de l'Association française d'urologie. Les patients pensent d'emblée à un cancer alors qu'il y a de nombreuses autres causes possibles."

Les hématuries sont un symptôme, qui doit faire rechercher une cause précise. Les calculs dans les voies urinaires (responsables de coliques néphrétiques ), une infection au niveau de la prostate ou du rein ( pyélonéphrite ), ou encore une infection urinaire sont les plus fréquentes. La présence de sang dans les urines peut également être due à une hémorragie anatomique de voisinage (lésion de l'urètre, traumatisme lors d'un rapport sexuel...).

"Il faut, quoiqu'il en soit, consulter le médecin car, même s'il s'agit d'une pathologie bénigne, tout retard de diagnostic peut être préjudiciable" insiste le Pr Rouprêt.

Chercher l'origine
Le premier interrogatoire du médecin permet de vérifier que le saignement est bien urinaire et qu'il ne s'agit pas de saignements vaginaux ou de sang dans le sperme. Et d'éliminer les éventuelles causes alimentaires car certains végétaux comme le chou rouge, la betterave ou encore la rhubarbe peuvent colorer les urines.

Le médecin va également chercher les signes associés : fièvre, douleur dans un rein, envie fréquente d'uriner. L'examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) est incontournable. Cet examen vise à confirmer et quantifier le sang dans les urines et à chercher la présence de germes pathogènes susceptibles d'expliquer sa présence.

Un dosage sanguin va permettre aussi d'évaluer la fonction rénale. Une échographie des reins et de la vessie peut aussi être prescrite. "L'échographie est un examen non irradiant, d'une innocuité totale, qui permet de voir beaucoup de choses : calculs, tumeurs du rein ou de la vessie, rein obstrué... S'il n'est pas concluant on peut aller jusqu'à l'uro-scanner" explique le Pr Rouprêt.

Enfin, et surtout si vous êtes fumeur (car le risque de cancer de la vessie est quatre fois plus élevé que chez les non-fumeurs), ce bilan peut être complété par une cystoscopie, c'est-à-dire la visualisation par un endoscope des voies urinaires et de l'intérieur de la vessie.
Dans tous les cas, il faut retenir que toute présence de sang dans les urines est anormale et qu'il faut en parler au médecin dès le premier épisode de saignement urinaire.