Libye: Al-Sarraj affirme ne pas avoir besoin de troupes étrangères au sol

Publié par DKNews le 10-08-2016, 15h39 | 20

Le Premier ministre du gouvernement d'entente nationale (GNA) libyen Fayez al-Sarraj, a affirmé mercredi que la Libye n'avait pas besoin de troupes étrangères sur son sol pour combattre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech).

 "J'ai demandé seulement l'intervention avec des attaques aériennes américaines qui doivent être très chirurgicales et limitées dans le temps et dans les zones géographiques, toujours en coordination avec nous", a affirmé M. al-Sarraj dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera.

 "Nos hommes peuvent faire seuls, une fois obtenue la couverture aérienne" assure le chef du gouvernement libyen d'entente nationale. Le Washington Post a révélé mardi que des forces spéciales américaines ont apporté pour la première fois un soutien direct aux forces libyennes combattant l'EI à Syrte, aux mains du groupe terroriste depuis plus d'un an. 

Les forces du GNA tentent, à la faveur d'une opération militaire lancée le 12 mai, de reprendre le contrôle de cette ville côtière située à 450 kilomètres à l'est de la capitale Tripoli.  M et aux mains de l'EI depuis juin 2015. A la demande du GNA, les Etats-Unis effectuent depuis le 1er août des frappes aériennes contre des cibles terroristes à Syrte.

M. al-Sarraj met en garde contre la "dangerosité" de Daech, "prêt à utiliser tous les moyens pour envoyer ses éléments en Italie et en Europe" et affirme qu'il "ne serait pas surpris" d'apprendre que des éléments du groupe EI "se cachent parmi les migrants sur les embarcations" dirigées vers les côtes italiennes.

L'Italie, qui reconnaît le gouvernement d'union nationale de M. al-Sarraj, a autorisé les Etats-Unis à utiliser ses bases et son espace aériens pour des frappes en Libye contre Daech.

Dans cet entretien au quotidien italien, le chef du GNA affirme par ailleurs qu'il "pourrait" se rendre en Russie "prochainement", assurant que son gouvernement entretient de "bonnes relations" avec Moscou, sans donner plus de détails.


6 pays occidentaux demandent le retour des infrastructures pétrolières au gouvernement d'entente nationale

Six pays occidentaux ont exigé mercredi que le contrôle de toutes les installations pétrolières en Libye revienne "sans réserve ni délai" au gouvernement d'entente nationale (GNA), dans une déclaration conjointe.

Les gouvernements de l'Allemagne, de l'Espagne, des Etats-Unis, de la France, de l'Italie et du Royaume-Uni demandent que le contrôle de toutes les installations pétrolières revienne "sans condition préalable, sans réserve ni délai aux mains des autorités nationales légitimes (...)" du GNA, selon cette déclaration.

 Ces six pays "appellent toutes les parties à s'abstenir de tout acte d'hostilité et à éviter toute action susceptible d'endommager ou de perturber les infrastructures énergétiques de la Libye". Ils expriment en particulier "leur préoccupation face à la tension croissante signalée près du terminal de Zueitina", l'une des principales infrastructures pétrolières sur la côte est du pays, à environ 80 km au sud-ouest de la ville de Benghazi.

Le GNA a annoncé son intention de reprendre les exportations de brut libyen, à l'arrêt depuis plusieurs mois à cause de divergences politiques et d'attaques terroristes.