Brexit : Près de 6 milliards de dollars pour remplacer les subventions de l’UE en GB

Publié par DKNews le 13-08-2016, 18h14 | 50

Le gouvernement britannique a promis, samedi, de réserver 4,5 milliards de livres (plus de 5,8 milliards de dollars), pour remplacer les subventions de l’Union Européenne (UE) après le retrait britannique de ce bloc.

Le ministre britannique des finances, Philip Hammond, a promis que le gouvernement couvrira la totalité du coût des subventions de l'UE pour l'agriculture, la recherche et les zones défavorisées après le Brexit, a précisé le site officiel du gouvernement.

Le chancelier a expliqué qu’il voulait rassurer tout le monde sur «la stabilité et la sécurité» en honorant le financement de l'UE qui vaut plus que 4 milliards de livres par an, souligne la même source.

De nombreux agriculteurs et des laboratoires de recherche scientifique dans les universités comptent sur le financement de l'UE et la question de savoir si l'argent sera remplacé, quand Londres cessera d’être membre du bloc, avait déjà été posée lors de la campagne pour le référendum du 23 juin sur le Brexit.

Le gouvernement a promis de combler le manque à gagner du financement européen au moins jusqu'en 2020.

Le Royaume Uni étant toujours membre de l’UE au moins pour les deux ans des négociations, ce qui signifie qu’il comblera un déficit de deux ans.

M. Hammond a déclaré que le Royaume Uni «continuera d’assumer toutes ses obligations en tant que membre du l’UE, et d'avoir l'ensemble de ses droits et avantages, y compris la réception des fonds européens» jusqu'au jour où il quittera l’Union.

«Je confirme que les projets signés avant la déclaration d’automne (annonce du budget annuel en décembre, ndlr), et le financement de la recherche accordé avant de quitter l'UE seront garantis par le Trésor après notre départ», a-t-il dit.

Le chancelier a relevé que financement de certains autres projets qui pourraient être signés après la déclaration du budget annuel, seront examinés. «Le gouvernement va aussi garantir le niveau actuel du financement agricole jusqu'en 2020», a-t-il ajouté.

A l'heure actuelle, les agriculteurs reçoivent des subventions et d'autres financements de l’UE au titre de la Politique agricole commune de l'Union (PAC).

Le Royaume-Uni n'a pas encore déclenché le processus de négociation pour quitter l'UE.
La Première ministre britannique, Theresa May, avait déclaré que la notification officielle du Brexit ne se fera pas avant la fin 2016.

Le gouvernement britannique est «déterminé» à assurer la stabilité et la sécurité dans la période précédant le départ de l'UE mais aussi, à déterminer ses propres priorités, a affirmé le chancelier.
Par ailleurs, la question de l’Irlande du Nord et de l’Ecosse, les deux provinces du Royaume Uni qui ont voté contre le Brexit et qui s’y opposent encore, menaçant de leur retrait de Londres, a également été citée dans les intentions du gouvernement.

M. Hammond a évoqué la subvention des zones «défavorisées» et a affirmé que les projets financés par l’UE en Irlande du Nord seront pris en charge par le trésor public.

L’Ecosse, qui avait menacé de convoquer un nouveau référendum pour son indépendance, pour pouvoir se maintenir au sein de l’UE, en raison des pertes économiques qu’elle subira après le Brexit, est également concernée par la question.

Mme May avait affirmé que toutes les possibilités seront examinées à même de sauvegarder l’unité du Royaume-Uni.


Londres continuera à verser des subventions aux agriculteurs

Le gouvernement britannique a annoncé samedi qu'il comptait verser aux agriculteurs, aux chercheurs et aux projets d'infrastructures les mêmes subventions que celles accordées par l'Union européenne (UE), dans l'espoir d'endiguer les craintes de ces secteurs nées du vote favorable au Brexit.

L'enveloppe totale pourrait se monter à environ 4,5 milliards de livres (5,2 milliards d'euros) par an, selon le ministre des Finances Philip Hammond qui a annoncé la mesure.

Elle concerne le secteur agricole jusqu'en 2020, les projets d'infrastructures approuvés avant le budget rectificatif d'automne dernier, ainsi que les projets de recherche universitaires couverts par Horizon 2020, un programme européen pour la recherche et l'innovation.

Lors de la campagne référendaire, les tenants du maintien du Royaume-Uni dans l'UE avaient précisément mis en exergue les bénéfices financiers que retirent des secteurs-clés comme l'agriculture et la recherche scientifique de l'appartenance de leur pays au bloc.

«Nous sommes conscients que, dans tout le Royaume-Uni, nombre d'organisations bénéficiant de fonds européens ou qui s'apprêtent à en bénéficier souhaitent avoir des garanties quant aux flux de financement dont elles vont bénéficier», a déclaré M. Hammond dans un communiqué.

Parmi les projets couverts par la mesure de Londres figure un nouveau complexe de l'université de Manchester, au nord-ouest de l'Angleterre, consacré à la recherche sur le graphène, un matériau très prometteur notamment pour le matériel électronique de consommation courante, et qui bénéficie d'une enveloppe de 5 millions de livres (5,78 millions d'euros) versée par le Fonds européen de développement économique et régional.

«Nous sommes déterminés à offrir de la stabilité et des certitudes en attendant notre départ de l'UE», a ajouté M. Hammond. Londres reste maître du calendrier pour activer l'article 50 des traités européens sur les modalités de sortie de l'UE.

Une fois la demande déposée, les négociations devront s'achever dans un délai de deux ans, ce qui rend possible un départ de la Grande-Bretagne à l'horizon 2019.

L'association CLA, qui représente plus de 32.000 agriculteurs et propriétaires ruraux, a qualifié l'annonce du gouvernement de «vitale».

«Elle va rassurer le monde agricole et rural dans le pays. Nous avions été très clairs dès le début de la campagne pour le référendum sur l'UE que c'était la première décision que le gouvernement avait à prendre en cas de vote pro-Brexit», a réagi le président de la CLA, Ross Murray.

La Royal Society, l'Académie britannique des sciences, a également salué «une mesure bienvenue» alors que la participation britannique à plusieurs programmes européens a déjà été remise en cause, selon son président Venki Ramakrishnan.

«Nous avons reçu des témoignages rapportant une volonté de ne pas associer des collaborateurs britanniques à des projets devant l'incertitude sur la durée de leur engagement. C'est pourquoi cette annonce est si importante», a-t-il expliqué à des médias.