Un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a prévenu mardi que la banque centrale "agirait davantage" si les gouvernements ne renforçaient pas leurs efforts pour doper la croissance de la zone euro.
"S'il ne ne passe pas grand chose sur le front des réformes structurelles, s'il ne se passe pas grand chose sur le front de la politique budgétaire (...), alors la BCE agira davantage", a déclaré Benoit Coeuré à Genève lors d'une table ronde, selon des propos rapportés par Bloomberg News.
La BCE a déjà considérablement renforcé ces derniers mois ses mesures de soutien à l'économie, en abaissant ses taux à des niveaux historiquement bas, en mettant des prêts géants bon marché à disposition des banques et en rachetant en masse des titres de dettes tous les mois sur les marchés.
L'institution cherche ainsi à relancer le crédit, la croissance et l'inflation en zone euro.
Mais l'inflation ne décolle pas, à +0,2% en juillet sur un an dans la zone euro, toujours très éloignée de l'objectif d'un taux "inférieur, mais proche de 2%" de la BCE.
La banque centrale attend des gouvernements qu'ils accompagnent ces injections massives de liquidités en menant de leur côté des réformes de fond pour renforcer la compétitivité, s'attaquer au chômage et relancer la croissance.
"Plus nous agissons, et plus des effets secondaires apparaîtront", met en garde Benoit Coeuré, qui accentue ainsi nettement la pression sur les gouvernements de la zone euro. Certains craignent que la politique monétaire ultra-accommodante n'entraîne un risque de formations de bulles spéculatives.
Par le biais des taux d'intérêt très bas, cette politique a aussi des effets néfastes sur les épargnants, et la rentabilité des banques de la zone euro.
La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE aura lieu le 8 septembre.