France : La croissance s'est repliée au deuxième trimestre selon l'Insee

Publié par DKNews le 26-08-2016, 17h37 | 50

La croissance de l'économie française a connu un coup d'arrêt au deuxième trimestre, le produit intérieur brut étant resté stable, alors qu'il était attendu en hausse de 0,3%, selon une seconde estimation publiée vendredi par l'Insee.

Ce résultat, qui confirme un première évaluation publiée fin juillet, tranche avec le chiffre du premier trimestre, marqué une croissance particulièrement dynamique (0,7%), souligne l'Institut statistique.

Il s'explique  par un ralentissement de la consommation des ménages, la baisse des investissements et de la production, affectée par les mouvements sociaux contre la loi travail, précise-t-il. Entre avril et juin, les dépenses d'investissement se sont ainsi repliées de 0,2% après avoir augmenté de 1,3% au premier trimestre. Selon l'Insee, ce recul a touché aussi bien le secteur de la construction (-0,5%) que les services marchands (-0,4%).

Moteur traditionnel de la croissance en France, les dépenses de consommation des ménages ont pour leur part stagné (0,0%), alors qu'elles avaient augmenté de 1,2% au trimestre précédent. Ce phénomène a touché à la fois les biens (+0,1% après +1,5%) et les services (-0,1% après +0,7%), détaille l'institut, qui attribue ce dernier phénomène à «un contrecoup après l'achat des billets de l'Euro 2016 de football au premier trimestre».

Quand à la production, elle s'est repliée de 0,1%, avec notamment une chute dans le secteur des biens manufacturés (-0,9%), «du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin».

Ces mauvais résultats pourraient compliquer la tâche du gouvernement, qui a bâti son budget sur une hypothèse de croissance de 1,5% en 2016.

Jeudi, le Premier ministre Manuel Valls a assuré que le gouvernement maintenait son objectif de croissance à 1,5% cette année. Pour cela, «il faut de la croissance au troisième et au quatrième trimestres. Nous avons le sentiment qu'il y en a», a-t-il argumenté.

Pour l'heure, l'acquis de croissance ( autrement dit la progression annuelle du PIB en cas de croissance nulle sur les deux derniers trimestres) s'établit à 1,1%, selon l'Insee.

Dans sa note de conjoncture publiée mi-juin, l'Insee a tablé sur une croissance de 0,3% au troisième trimestre, puis à 0,4% au quatrième. La Banque de France (BdF) prévoit de son côté un rebond de 0,3% au troisième trimestre, pour une croissance annuelle de 1,4%.