
Le Sénat brésilien a entamé samedi l'audition des deux derniers témoins convoqués par la défense dans le cadre du procès de destitution de l'ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff.
Les deux témoins sont Nelson Barbosa, ancien ministre des Finances de Mme Rousseff, et Ricardo Lodi, un professeur de droit de l'université de l'Etat de Rio de Janeiro.
Trois autres témoins de la défense ont déjà été entendus vendredi, mais le procès a été prolongé jusqu'à samedi en raison de certains retards. M. Barbosa a farouchement défendu son ancienne supérieure. "Il n'y a rien d'un tant soit peu illégal dans les manoeuvres fiscales attribuées à Mme Rousseff. On ne peut pas réinterpréter rétroactivement la loi", a-t-il ainsi affirmé.
L'audience de vendredi a été marquée par le chaos, les factions rivales s'abreuvant d'insultes jusqu'à ce que le juge de la Cour suprême du Brésil Ricardo Lewandowski soit obligé de suspendre la séance pendant deux heures.
Lundi 29 août, Mme Rousseff elle-même sera appelée à la barre, où l'on s'attend à ce qu'elle critique le Sénat pour un procès qu'elle considère comme une sorte d'injuste coup d'Etat. S'exprimant devant la presse samedi, José Eduardo Cardozo, ancien ministre de la Justice et principal avocat de Mme Rousseff, a déclaré que sa cliente "maintiendrait un ton présidentiel, tout en exprimant son indignation face à ce qu'elle voit comme une attaque contre la démocratie".
"Elle doit montrer à tous l'injustice de la situation. C'est naturel d'être indigné lorsqu'on est victime d'injustice. La présidente montrera, sans pour autant perdre le ton d'un authentique chef d'Etat, qu'elle est une femme qui a toujours combattu pour la démocratie, et qui a subi de nombreuses injustices", a déclaré M. Cardozo.