
Le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Maman Sidikou, a appelé à changer de stratégie contre les rebelles au Nord-Kivu afin de stopper les massacres des civils congolais.
«La compassion ne suffit plus, Nous comptons les morts et ça ne peut plus durer. Il faut changer de stratégie», a-t-il déclaré lundi à Béni (est) en compagnie du «nonce apostolique en RDC, Mgr Luis Mariano Montemayor».
Dès leur arrivée à Béni, les deux hommes se sont rendus sur les lieux du récent massacre qui a fait plus de 50 morts à Rwangoma, un village situé à 6km au sud-est de Béni.
Mgr Montemayor a exhorté le gouvernement congolais et les Nations Unies à «faire plus pour empêcher les tueries à Béni».
Des milliers des personnes ont déjà trouvé la mort dans les attaques attribuées aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la région.
Le chef de l'Etat congolais Joseph Kabila avait qualifié le massacre de Béni de «pur terrorisme qui n'est pas différent de celui de la France et la Belgique», demandant aux partenaires de la RDC de prêter attention à la situation.
Libération de trois militants pro-démocratie
La cour suprême de la République démocratique du Congo a ordonné lundi la libération de trois militants pro-démocratie opposés à la prolongation du mandat du président congolais Joseph Kabila après au moins 17 mois de détention.
«La cour a décidé la levée de la détention de Christopher Ngoy parce que son arrestation et sa détention ont été totalement irrégulières (...) et elle a accordé la liberté provisoire à Fred Bauma et Yves Makwambala», a déclaré à la presse leur avocat, Me Joseph Mukendi Wa Mulumba.
«C'est dans le cadre des mesures d'apaisement que ces libérations interviennent», a ajouté Me Mukendi.
Mais «les poursuites ne sont pas abandonnées», a précisé un autre avocat de la défense Me Tony Lubamba.
Les trois militants figurent sur une liste de prisonniers dont l'opposition réclame la libération comme l'une des conditions posées à sa participation à un «dialogue national» en vue d'«élections apaisées».
Ce dialogue doit s'ouvrir demain 1er septembre.
M. Ngoy est un militant de la société civile en détention depuis les émeutes anti-pouvoir de janvier 2015, nées à la suite d'une tentative de révision de la loi électorale.
«Nous allons continuer de nous battre pour garantir à chaque Congolais la possibilité de s'exprimer sans avoir peur», a-t-il dit.
M. Bauma est animateur du mouvement des jeunes indignés Lutte pour le changement (Lucha), basé à Goma dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC) et M. Makwambala est webmaster de Filimbi (sifflet en swahili), un collectif des mouvements citoyens, tous les deux en détention depuis le 15 mars 2015 à Kinshasa pour «complot contre le président Kabila».