Le président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle du 17 avril (CNSEL), Fateh Boutbik, a vivement condamné, samedi à Alger, les incidents survenus à Bejaïa, qui ont provoqué l'annulation du meeting du directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal.
Lors d'une conférence de presse organisée après ces incidents, M. Boutbik a «condamné, une nouvelle fois, toute forme d'agissement et d'acte violence visant à perturber la campagne électorale, après les cas signalés à Djelfa et Blida». Il a précisé qu'«aucun rapport officiel n'a été établi, pour le moment, sur ces événements», et la CNSEL a «dépêché son représentant au niveau de cette wilaya sur place pour faire le constat», ajoutant qu'une réunion sera tenue dimanche «après avoir tous les détails des faits, pour prendre les mesures adéquates, conformément à la loi».
M. Boutbik a déploré ces violences, les qualifiant d'«inadmissibles et contraires aux pratiques démocratiques quelle que soit la partie ou la personne visée», appelant, à ela sagesse, au dialogue et au civisme et d'éviter tout débordement et toute forme d'extrémisme». Le meeting que devait animer, Abdelmalek Sellal, à Bejaïa, a été annulé suite à l'encerclement de la salle censée abriter l'évènement par des centaines de manifestants et son envahissement.
Les manifestants se sont d'abord regroupés devant la maison de la culture Taous Amrouche, de la ville de Bejaia, en scandant des slogans hostiles à un quatrième mandat du candidat Bouteflika, avant que quelques uns ne pénètrent par force à l'intérieur de la salle. Les manifestants se sont, par ailleurs, attaqué à un bus transportant les journalistes chargés de couvrir le meeting, malmenant l'équipe d'Ennahar TV et détruisant une caméra de la télévision nationale (ENTV). Des éléments de la sûreté nationale ont été également blessés alors qu'ils tentaient d'empêcher les manifestants d'envahir la salle.