Débat sur le Burkini : La France se fait rhabiller par l’ONU

Publié par Cherbal E-M le 06-09-2016, 14h23 | 104

La saison estivale tire bientôt à sa fin et la rentrée sociale remettra sur le devant de la scène politique des débats et autres sujets beaucoup plus pertinents et utiles pour la vie politique et le quotidien  des Français.

Cet été aura en tout cas été entaché par un débat, que la presse anglophone et l’instance onusienne des droits de l’Homme ont confiné au ‘’stupide’’, tant  une partie de la classe politique française, relayées par des médias ont mis au cœur de l’actualité des décisions aussi inopportunes qu’inélégantes à l’égard de la communauté musulmane de France.

En décrétant l’interdiction des tenues vestimentaires portées par des femmes, généralement musulmanes, sur les plages de certaines communes du sud de la France, quelques élus en mal d’exister politiquement ont enflammé la scène médiatique et politique française, offrant un visage d’un classe en politique en mal de stigmatisation, et de haine pour affirmer une présence, même en contribuant ainsi à instaurer un climat de haine et de rejet de l’autre.

Le sujet est allé jusqu’à laisser transparaitre des divergences entre le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, convaincu  qu’une loi contre le burkini serait non conforme à la constitution, et le premier ministre Manuel Valls, pas tout à fait hostile au projet allant même jusqu’à déclarer   que  ««Marianne, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu'elle nourrit le peuple, elle n'est pas voilée parce qu'elle est libre. C'est ça, la République ! » 

Le sujet a pourtant faibles choux gras de la presse anglo-saxonne et notamment américaine qui a vu avec beaucoup d’humour et de dérision ce déchainement de la presser et des politiques français contre des citoyennes qui ne voulaient en fait que se promener en plage dans des tenues dans lesquelles elles estiment se sentir à l’aise.
La plupart des décisions municipales ont été disqualifiées par la justice français qui n’a pas vu d’entorse ni aux règlements ni à l’ordre public, par le seul fait de se balader dans une tenue vestimentaire couvrante.
Tout en saluant l’annulation de ces mesures, le Haut-Commissaire des nations unies pour les droits de l’Homme a souligné que les décrets municipaux prix par certaines communes françaises « n’améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent au contraire à alimenter l’intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes. »

En voulant interdire aux femmes de porter de tels habits sur la plage, les décisions prises « sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir », ajoute –t-il dans son communiqué, expliquant en effet que  « les personnes portant le burkini ne peuvent pas se voir reprocher les réactions hostiles ou violentes des autres.»