SoudanSud : Le Soudan du Sud accepte le déploiement d'une force de protection régionale mandatée par le Conseil de sécurité

Publié par DKNews le 06-09-2016, 16h24 | 35

Le gouvernement sud-soudanais a accepté le déploiement d'une force de protection régionale forte de 4.000 soldats, récemment mandatée par le Conseil de sécurité et qui viendra s'ajouter aux quelque 12.000 casques bleus servant déjà dans le pays.

L'annonce a été faite mardi dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'une rencontre entre le président sud-soudanais Salva Kiir et une délégation du Conseil de sécurité codirigée par les représentants permanents du Sénégal et des Etats-Unis auprès de l'ONU.

«Pour améliorer la situation sécuritaire, le gouvernement de transition d'unité nationale a donné son consentement au déploiement, dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), de la Force de protection régionale», a annoncé le ministre des affaires gouvernementales du Soudan du Sud, Martin Elia Lomoro, conformément à la résolution 2304 (2016) du Conseil de sécurité.

Début juillet, à l'approche du cinquième anniversaire de l'indépendance du pays, la plus jeune nation du monde a été plongée dans de nouvelles violences en raison d'affrontements entre l'Armée de libération du peuple du Soudan (ALPS), fidèles au président Kiir, et l'Armée de libération du peuple du Soudan - en opposition (ALPS/IO), soutenant l'ancien premier vice-président Riek Machar.

«Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le gouvernement de transition d'unité nationale conviennent de travailler dans un esprit frais de coopération pour faire avancer les intérêts du peuple sud-soudanais, en particulier leurs aspirations à la justice, la liberté et la prospérité.

Ils ont convenu que les besoins humanitaires et de sécurité de la population étaient primordiaux», a indiqué le communiqué.

«La MINUSS a un mandat impartial pour protéger les civils, peu importe qui ils sont et où ils sont», a déclaré l'ambassadrice américaine, Samantha Power, co-chef de la délégation du Conseil, notant que des consultations sont en cours pour déterminer les modalités de déploiement de la force de protection régionale.

Selon le communiqué, les pays contributeurs de troupes, la MINUSS et le gouvernement de transition ont convenu de continuer à travailler sur les modalités de déploiement, et de construire sur les consultations qui ont eu lieu ces derniers mois.

Le Conseil a, dans sa récente résolution, exprimé sa profonde inquiétude face à la situation sécuritaire et la poursuite des violences dans le pays, ainsi que les conséquences humanitaires désastreuses pour la population.

Selon M. Lomoro, le gouvernement de transition s'est engagé à élaborer un plan de mesures concrètes pour éliminer les obstacles à la capacité de la MINUSS de mettre en oeuvre son mandat. Ce plan est attendu d'ici la fin de septembre 2016, a-t-il dit, expliquant que ces mesures comprendraient un examen des procédures liées au mouvement de la MINUSS et une rationalisation des processus bureaucratiques.

La MINUSS s'est par ailleurs engagée à informer le gouvernement sur ses mouvements et tous autres détails.

Le communiqué déclare en outre que le gouvernement de transition a exprimé sa volonté de mettre en oeuvre le chapitre 5 de l'accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud, et qu'il travaillera avec l'Union africaine dans la mise en place du tribunal hybride pour le Soudan du Sud.

Crise au Gabon L'UE appelle à la poursuite des efforts d'apaisement L'Union européenne (UE ) a appelé mardi à la poursuite des «efforts d'apaisement» de la situation au Gabon où des violences ont éclaté après l'annonce de la réélection du président Ali Bongo, contestée par les partisans de son rival Jean ping.

«Les efforts d'apaisement de la situation doivent être poursuivis», ont affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et le commissaire à la coopération internationale et au développement Neven Mimica dans une déclaration conjointe.

Pour l'UE, «le rétablissement des moyens de communication et un traitement équitable des centaines de personnes détenues, source de grande inquiétude, y contribueront».

L'UE a jugé  «essentiel»  que le processus électoral au Gabon puisse aboutir dans la «pleine transparence» pour restaurer la confiance des Gabonais et assurer «la légitimité du pouvoir», estimant que «les différends doivent être résolus par les voies légales».

Elle a salué, par ailleurs, la mobilisation internationale croissante sur la situation post-électorale au Gabon qu'elle juge «encourageante», relevant la disponibilité du Président Idriss Déby, Président en exercice de l'Union africaine (UA), à se rendre à Libreville accompagné d'autres Chefs d'Etat africains.

Cette initiative africaine «témoigne de cette même détermination à assister les parties gabonaises dans la recherche d'une solution à la crise, pacifique et juste», a-t-elle ajouté, soulignant également le travail du Professeur Abdoulaye Bathily, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU.

Des violences ont  suivi l'annonce des résultats officiels du scrutin présidentiel dans tout le pays, notamment dans la capitale Libreville où l'Assemblée nationale a été partiellement incendiée.

Plus de 200 pillages ont été reportés par la police et sept personnes ont été tuées. Près d'un millier de personnes ont été également arrêtées à la suite d'affrontement entre manifestants qui réclament un nouveau décompte des voix et forces de l'ordre.

Le gouvernement gabonais a aussi coupé totalement Internet pendant cinq jours, juste après l'annonce des résultats officiels provisoires.