Sahara occidental : L'ONU appelé à accélérer la mise en œuvre du Plan de règlement du conflit et le respect du cessez-le-feu

Publié par DKNews le 07-09-2016, 16h37 | 48

Le gouvernement sahraoui a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «mettre en œuvre le plan de règlement convenu depuis plus de vingt cinq ans» du conflit au Sahara occidental, afin d'imposer la justice et le droit international», à travers «des mesures et pression nécessaires contre le royaume du Maroc pour qu’il respecte ses engagements internationaux».

Dans un communiqué publié mardi à l'occasion du 25ème anniversaire de la signature du cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc, le gouvernement sahraoui a également exigé l'instauration «des mesures nécessaires en cohérence avec les exigences de l'accord du cessez-le feu signé le 6 septembre 1991 entre les parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc», en condamnant «la violation flagrante marocaine des termes de l'accord dans la zone d’Alguergarat, au sud du Sahara occidental».

«Le peuple sahraoui et son seul représentant légitime, le Front Polisario, ne peuvent pas garder le silence devant l’escalade et la provocation marocaine», ajoute le communiqué.

A cet égard, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a souligné «la nécessité pour les Nations Unies et la communauté internationale d'assumer leur responsabilité dans la décolonisation de la dernière colonie en Afrique», affirmant que l’»occupation marocaine des parties de la République sahraouie entrave l'établissement d'une paix durable et encourage le Maroc à inonder la région de la drogue et le financement du crime organisé.»

La veille, les autorités sahraouies ont reçu l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc, suite à la violation de l'accord de cessez-le-feu par les forces d'occupation marocaines.

Mme Kim Bolduc, accompagnée par le général, Mohamed Tayeb Azam, commandant des forces de la Mission, a été reçue lundi par le ministre sahraoui de la Défense, Abdelahi Lehbib en présence du secrétaire d'Etat à la sécurité et à la documentation, Brahim Mohamed Mahmoud et du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M’Hamed Khadad.

«La rencontre a permis à la direction sahraouie d’exprimer sa position vis-à-vis de la situation, conformément à la déclaration du SG de l’ONU appelant au retour au statu quo, notamment l'arrêt des travaux et le retrait des forces royales marocaines au-delà du mur», a indiqué, M. Brahim Mohamed Mahmoud dans une déclaration.

Le secrétaire d'Etat à la sécurité et à la documentation a réaffirmé que «la seule solution pour éviter le dérapage de la région vers le pire est l'arrêt des travaux et le retrait immédiat des forces royales marocaines au-delà du mur marocain».

Il a également affirmé «la disponibilité de la partie sahraouie pour toutes les éventualités quel que soit le prix pour faire face aux violations marocaines de l’accord de cessez-le-feu signé sous les auspices de l’ONU».

Vendredi, un responsable onusien a indiqué que la Minurso va rendre compte prochainement de ses conclusions sur la violation de l'accord de cessez-le-feu au Sahara Occidental par le Maroc.
«Conformément aux procédures en place, à savoir sur la base des observations de la mission et de l'appréciation des obligations des parties prévues dans l'Accord Militaire no 1, la Minurso rendra compte par écrit de ses conclusions aux deux parties» du conflit, a déclaré à l'APS un haut fonctionnaire de l’ONU.

Interrogé sur les efforts déployés par la Minurso pour désamorcer cette crise, le responsable onusien a répondu que la mission de l'ONU avait «intensifié ses capacités de surveillance aérienne et terrestre et a déployé ses observateurs dans la zone» tampon située à Alguergarat au sud du Sahara Occidental où le Maroc a déployé des éléments armés en violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991.

La Minurso qui dit suivre de près la situation a confirmé dans une note interne en août dernier la présence de policiers marocains dans cette zone sensible située à la frontière avec la Mauritanie.
L'escalade marocaine dans cette zone vise à saper les efforts de l’ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara occidental occupé.