Libye : Fayez al-Sarraj appelle à une réunion de toutes les parties en conflit

Publié par DKNews le 14-09-2016, 16h20 | 37

Le chef du gouvernement d'union libyen (GNA), Fayez al-Sarraj, a appelé mercredi à une rencontre de toutes les parties prenantes au conflit pour tenter de sortir le pays du chaos, suite à la prise de contrôle de plusieurs terminaux pétroliers en Libye par des autorités rivales du gouvernement.

«J'appelle toutes les parties à mettre fin aux actes provocateurs et à se réunir d'urgence autour d'une même table pour discuter d'un mécanisme permettant de sortir de la crise et de mettre fin au conflit», a dit M. Sarraj dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Il a ajouté que le pays traversait «une période charnière» de son histoire, soulignant qu'il n'accepterait pas de «diriger une partie libyenne ou une guerre contre une autre partie libyenne». Les forces des autorités basées dans l'est de la Libye ont annoncé lundi avoir pris un troisième terminal pétrolier à une milice loyale au gouvernement d'union nationale .

«Nos forces ont réussi à prendre le contrôle du port de Zoueitina et à le sécuriser entièrement», a indiqué Mohamed al-Azoumi porte-parole d'une brigade loyale au général Khalifa Haftar, liée au gouvernement non reconnu basé dans l'est.

Elles avaient déjà pris dimanche les terminaux d'al-Sedra et de Ras Lanouf, les plus importants du pays, situés dans le Croissant pétrolier, dans l'est.

Le gouvernement d'union a condamné dimanche soir l'offensive surprise lancée par les troupes d'Haftar, qualifiée d'«agression flagrante contre les acquis du peuple libyen, qui porte atteinte à la souveraineté nationale».

Il a appelé à la mobilisation de ses troupes pour reconquérir les terminaux pétroliers. La production pétrolière de la Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus importantes d'Afrique estimées à 48 milliards de barils, est passée de 1,5 million de bj à environ 200.000 bj depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Les Etats-Unis et cinq de leurs principaux alliés en Europe ont condamné ensemble lundi la prise de contrôle d'un troisième terminal pétrolier en Libye par des autorités rivales du d'union libyen .

«Les gouvernements de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, du Royaume-Uni, et des Etats-Unis condamnent les attaques ce week-end contre les terminaux pétroliers de Zoueitina, Ras Lanouf, Al-Sedra et Brega en Libye», indique un communiqué commun.

Ils insistent sur le fait que le pétrole appartient au peuple libyen et doit par conséquent être administré par le gouvernement d'union nationale soutenu par l'ONU, basé à Tripoli.

Un rapport parlementaire britannique dénonce l'intervention de 2011

L'intervention militaire britannique en Libye en 2011 était basée sur des «postulats erronés», accusent des parlementaires britanniques dans un rapport publié mercredi.

La Commission des Affaires étrangères a relevé plusieurs erreurs dans le processus décisionnel qui a amené Londres à intervenir militairement avec la France en 2011.

«Il (le gouvernement) n'a pas pu vérifier la menace réelle (...) peser sur les civils, il a pris au pied de la lettre, de manière sélective, certains éléments de la rhétorique du (défunt dirigeant) Mouammar El Gueddafi, et il a échoué à identifier les factions islamistes radicales au sein de la rébellion», écrivent les parlementaires dans leur rapport.

«La stratégie du Royaume-Uni fut fondée sur des postulats erronés et sur une analyse partielle des preuves», assènent les membres de la commission.

Cinq ans après l'intervention militaire en Libye, Le chaos continue de régner dans le pays où le gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, peine à asseoir son autorité sur l'ensemble du pays depuis son installation en mars à Tripoli. Selon Crispin Blunt, le président de la commission, le gouvernement de l'ancien Premier ministre, David Cameron, aurait pu privilégier d'autres options qui auraient amené à de meilleurs résultats.

David Cameron est, pour les députés, «le responsable final de l'échec à développer une stratégie cohérente en Libye».


Le Croissant pétrolier sous le contrôle des autorités non reconnues

Les forces du gouvernement non reconnu de Libye se sont emparées mardi du dernier des quatre terminaux du Croissant pétrolier, le gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par l'ONU perdant ainsi le contrôle de ces installations cruciales pour l'économie libyenne, selon des médias.

Les forces du général Khalifa Haftar, chef de l'armée liée aux autorités rivales du GNA basées dans l'est, se sont emparées du terminal de Brega, selon l'AFP, citant un des gardiens du site pétrolier.
Selon lui, les forces du général Khalifa Haftar, contrôlent «désormais la totalité de la région du Croissant pétrolier».

La zone du Croissant pétrolier est située dans le nord-est du pays, entre Benghazi et Syrte.
Avant de prendre le contrôle du terminal de Brega, les forces du général Haftar s'étaient emparées, à l'issue de combats depuis dimanche, du port de Zoueitina et des terminaux d'Al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants  du pays.