Suicides : 10.000 à 15.000 personnes se donnent la mort en France, pays européen le plus touché

Publié par DKNews le 16-09-2016, 17h08 | 43

Entre 10.000 et 15.000 personnes se donnent annuellement la mort en France, pays européen le plus touché par ce drame de santé publique, indique une étude Ifop commandée par la fondation Jean-Jaurès, un groupe de réflexion proche du gouvernement.

Déjà, une étude en février dernier annonçait que 20 % des Français ont déjà eu des pensées suicidaires. Rendu publique à l'occasion de la 15e Journée mondiale de prévention du suicide (10 septembre), l'étude fait ressortir que la France est en tête sur ce terrain, devant l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie.

Selon l'Union nationale de prévention du suicide (UNPS), le suicide est la 8e cause de décès après les tumeurs, les maladies cardiovasculaires, les accidents, Alzheimer, l'infarctus, des causes inconnues ou non précisées, la pneumonie-grippe.

Chaque jour, on dénombre entre 27 et 40 suicides et plus de 700 personnes tentent de se suicider tous les jours, soit 250 000 personnes chaque année, selon l'UNPS. Selon l’enquête d'Ifop, ce drame de santé publique touche notamment les entreprises où 40 % des actifs avouent connaître stress majeur, épuisement au travail et les idées noires qui vont avec.

Elle révèle que le sexe, l'âge, le statut professionnel, le niveau de diplôme et, à un degré moindre, la religion sont des éléments «importants», indiquant qu'en France, les moins de 35 ans sont «davantage» exposés que leurs aînés, de même que les moins diplômés.

Le chômage et conditions de travail dégradées «favorisent les pensées suicidaires des actifs», ajoute l'étude.

Des spécialistes ont expliqué cela par «une intensification du travail avec un transfert du travail de la sphère professionnelle à la sphère privée», soulignant qu'il y a aussi une «influence énorme» de la précarité avec un taux de chômage qui «impacte les actifs».

En Italie et en Espagne, où un quart des actifs sont au chômage, leur tissu social respectif joue un rôle de protecteur de la société par rapport à ce phénomène. D'après des experts, ces deux pays «ont une structuration familiale, une structuration religieuse et d'autres facteurs qui sont pondérants, qui sont des amortisseurs de crise suicidaire».