Burkina Faso: Le dernier Premier ministre de Compaoré inculpé pour assassinat et écroué

Publié par DKNews le 17-09-2016, 16h58 | 20

Luc Adolphe Tiao, le dernier chef du gouvernement du président Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire en 2014, a été inculpé d'assassinat et écroué vendredi, selon le procureur général de la Haute Cour de Justice du Burkina Faso, Armand Ouédraogo.

«L'ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao a été mis sous mandat de dépôt et conduit à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou ce (vendredi) matin dans le cadre de l'instruction du dossier sur l'insurrection populaire» d'octobre 2014, a déclaré M. Ouédraogo, cité par l'AFP.

«Il a été inculpé d'assassinat, de coups et blessures volontaires et de complicité de tous ces actes-là», a précisé le magistrat.

Vendredi dernier, la procureure du tribunal de grande instance de Ouagadougou, Maïza Compaoré avait annoncé que les tueries liées aux manifestations anti-Compaoré d'octobre 2014 au Burkina n'ont donné lieu «à aucune inculpation», dénonçant une absence de coopération des autorités actuelles.

La gendarmerie a récemment auditionné une vingtaine de ministres du dernier gouvernement Compaoré à propos de leur rôle présumé dans les tueries liées aux manifestations des 30 et 31 octobre.

Le Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute du régime de Blaise Compaoré, avait voté en juillet 2015 une résolution mettant en accusation le Premier ministre Luc Adolphe Tiao et tous ses ministres pour «coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinat, complicité d'assassinat».

Les députés reprochent notamment aux ministres d'«avoir été membres du gouvernement» qui a adopté le projet de loi modifiant la Constitution (article 37) qui devait permettre à M. Compaoré - qui cumulait 27 ans de pouvoir - de briguer d'autres mandats.

Une trentaine de personnes ont été tuées et plus de 600 blessées lors des manifestations ayant mené à la chute de M. Compaoré qui s'est exilé en Côte d'Ivoire.