Menace de fermeture de l’usine Alsthom à Belfort (France) : Nouveau boulet pour Hollande

Publié par Cherbal E-M le 18-09-2016, 10h21 | 58

A quelques mois des élections présidentielles de 2017,  la perspective de fermeture de l’usine de locomotives d’Alsthom, à Belfort,  ouvre un nouveau front pour l’exécutif, déjà en peine  avec son lot de promesses non tenues. Ca commence même par prendre les allures d’une affaire d’Etat tant l’exécutif français s’est mobilisé pour éviter la fermeture du site.

Déjà en difficultés depuis quelques temps, ce site a subi le coup de grâce lorsque la SNCF a opté pour un constructeur allemand pour la fourniture de 44 locomotives. L’usine d’Alsthom à Belfort attendait beaucoup de cette commande de 144 millions d’euros pour se donner un plan de charges au moins jusqu’à 2020.

Mais la société Akiem, détenue à parité par la SNCF et la Deutsche Bank, en a décidé autrement, elle  qui « a, par ailleurs, commandé en juin dernier 26 locomotives au Canadien Bombardier et a acheté, depuis deux ans, 80 locos aux constructeurs allemands Vossloh et Siemens », rapporte le site du journal français www.estrepublicain.fr, ajoutant que, devant  « cette baisse de charge, la direction d’Alsthom a choisi, d’ici 2018, de transférer, vers son site de Reichshoffen (Bas-Rhin), les activités de conception et de fabrication de Belfort, seule unité en France à fabriquer des locomotives.

A peine l’information sortie que l’exécutif a commencé à se remuer, notamment François Hollande marqué par la malheureuse expérience de Lionel Jospin, déclarant, devant une menace de fermeture d’une usine Michelin, en tant que premier ministre, qu’il ne fallait pas tout attendre de l’Etat. Une position qui alourdira de manière indélébile le parcours de sa carrière politique.

« Il faut se mobiliser pour défendre notre industrie», a déclaré François Hollande, estimant en effet que ‘’Alsthom doit faire à la France’’, ce que la France lui a fait, avant de demander à son exécutif d’encourager les commandes publiques pour sauver le site de production.

De son côté, le premier ministre Manuel Valls a commenté le sujet en faisant savoir que pour lui,  il est hors « de question que le site de Belfort ferme.»

 Prenant le relai, Michel Sapin, ministre de l’Économie et des Finances, a pris le sujet à bras le corps pour affirmer que l’exécutif ne laissera pas tomber le site, rappelant que le président François Hollande a pris engagement  « de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alsthom soient maintenues ».

En recevant des délégués syndicaux venus voir plus clair dans les intentions du gouvernement, le secrétaire d’Etat Christophe Sirugue, a lui aussi tenu un langage ferme, engagé, indiquant que son équipe travaille sur l’objectif du maintien du site en production.

Cependant, les syndicats se disent vigilants et demandent du concret, tant ils ont encore en souvenir les promesses faites il y a un an  par    l’ancien ministre de l’économie, Emmanuel Macron, dans cette même ville où il affirmait « qu’aucun danger ne pesait sur le site belfortain ».

Quoi qu’il en soit, la direction d’Alsthom a fait savoir qu’aucune décision ne sera prise avant la fin des pourparlers avec le gouvernement. Ce dernier se donne, par la voix du secrétaire d’Etat à l’industrie, une dizaine de jours pour ‘’trouver une solution’’.

Un engagement que beaucoup d’observateurs estiment difficile à réaliser au regard des difficultés que rencontre la filière industrielle française, illustrées par le déclin du groupe Alcatel Alsthom, objet d’une restructuration, en deux entités : Alcatel pour  les télécoms,  et Alsthom spécialisée dans les chantiers navals, chaudières, TGV. « Le destin d’Alcatel Alsthom, c’est l’histoire d’un déclin qui n’était pas écrit, succession de fautes et d’erreurs, alors que l’américain GE et l’Allemand Siemens, eux, ont su s’en sortir », écrit le site lemonde.fr.

CEM