Sommet européen de Bratislava (Slovaquie) : En quête de sursaut

Publié par Cherbal E-M le 18-09-2016, 10h26 | 50

Pour leur premier sommet après le Brexit, les chefs d’Etat et de gouvernement européens réunis à Bratislava (Slovaquie), les 16 et 17 septembre,  ont laissé apparaître de grandes interrogations  sur l’avenir de de l’Union européenne, réduite à 27 membres après l’exclusion de la Grande Bretagne.

Le cadre était pourtant agréable, dans un château surplombant le Danube, loin des tumultes de Bruxelles, mais la fin du sommet a sonné comme un ‘’coup d’épée44 dans l’eau.

La  Déclaration de Bratislava lue à la fin des travaux n’a pas convaincu beaucoup de monde, laissant de côté beaucoup de  questions sensibles, sur lesquelles pourtant il y avait des attentes fortes. Pour seul engagement, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont  mentionné dans leur Déclaration qu’ils se sont  « engagés à offrir à nos citoyens, dans les mois qui viennent, la vision d’une UE attrayante, dans laquelle ils puissent avoir confiance et qu’ils pourront soutenir. »

En fait, les observateurs  ont vite fait de remarquer que les thèmes dominants de ce sommet ont porté essentiellement sur  «la protection des frontières extérieures, la lutte contre le terrorisme et la relance de la défense européenne », lit-on sur le site du quotidien économique français latribune.fr.

Le Président François Hollande et la Chancelière Angela Merkel  ont animé une conférence de presse commune, signe de leur volonté de mettre en marche un ‘’moteur pour l’Europe’’, capable déclencher une nouvelle dynamique, après le départ des Britanniques.

A  son arrivée dans la capitale slovaque, François Hollande avertissait déjà sur les  risques dislocation du vieux continent ; « «Chacun connaît la situation: le Royaume-Uni a décidé de sortir. Il y a des interrogations sur l'avenir de l'Europe.

Alors, soit c'est la dislocation, soit c'est la dilution, soit c'est au contraire la volonté commune de donner un projet à l'Europe c'est ce que j'appelle la nouvelle impulsion», indiquait-il, selon le site  du journal leparisien.fr. La chancelière Merkel lui emboîte le pas pour reconnaitre que la situation est ‘’critique’’, avant d’appeler à « «montrer par nos actions que nous pouvons faire mieux».

Le président Hollande et Merkel ont pour l’occasion simulé la  symbolique de lancement d’un moteur franco-allemand qu’ils se sont promis  de mettre en marche. Une action à laquelle le premier ministre italien a refusé de se joindre, allant même jusqu’à déclarer,  avant de quitter Bratislava, qu’il n’était « pas satisfait des conclusions du sommet sur la question [des relocalisations de réfugiés], mais aussi concernant la croissance ».

Certains ont compris son dépit en raison de l’absence des questions économiques au menu du sommet, alors même que chez lui il est engagé dans un plan de relance économique pour lequel il remettra  en jeu son mandat.

Le site du quotidien franças emonde.fr, souligne en effet que « pas un mot n’a été prononcé sur l’économie et la relance budgétaire réclamée par Rome et Athènes, un sujet très sensible en Italie, alors que le président du conseil italien met son poste en jeu dans les mois qui viennent, lors d’un référendum sur une réforme constitutionnelle. »

D’autres   ont vu dans l’attitude de Matteo Renzi, juste une réaction de  déception pour ne pas avoir été associé à la rencontre franco-allemande, lui qui aspire à figurer parmi les grands de l’Europe, aux côtés de Hollande et de Merckel.

Un autre mécontent, n’a pas beaucoup fait parler de lui, cette fois ci ; le premier ministre hongrois si, prompt à traiter le président de la commission européen de tous les qualificatifs, a mis beaucoup d’eau dans sa boisson, même s’il s’est fait entendre  sur la politique des quotas migratoires que l’Europe a voulu imposer.  Un autre sujet qui fâche, et pour lequel ne semble pas prête de trouver une issue.

CEM