Algérie-France: la coopération économique doit dépasser l'aspect commercial (Bensalah)

Publié par dknews le 19-09-2016, 12h11 | 53

Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a affirmé lundi à Paris que la coopération économique, entre l'Algérie et la France, doit dépasser l'aspect commercial et favoriser l'investissement.

"La situation est donc propice pour donner un nouvel élan à la coopération économique bilatérale. Une coopération qui doit dépasser l'aspect commercial et favoriser davantage l'investissement productif, le transfert technologique et la réalisation de pôles de compétitivité et de centres d'excellence", a souligné M. Bensalah dans une allocution à l'ouverture du 1er Forum algéro-français de haut niveau entre le Conseil de la nation et le Sénat français.

Il a indiqué à cet effet que les entreprises françaises, "qui ont une bonne connaissance de l'économie algérienne et qui sont favorisées par des facteurs propres aux relations particulières" entre les deux pays, "sont les mieux placées pour saisir les nombreuses opportunités rendues possibles par l'énorme programme de développement en cours en Algérie, et ce à travers des partenariats ‘gagnant-gagnant’".

"Ces efforts attendus des opérateurs français viendront consolider des relations économiques déjà solides entre nos deux pays, la France étant l'un des premiers partenaires de l'Algérie en termes d'échanges commerciaux et d’investissements", a-t-il ajouté.

Le président du Conseil de la nation, qui effectue une première visite officielle en France, a précisé dans ce cadre que les relations entre les deux pays "connaissent un saut, autant quantitatif que qualitatif unique", et ce grâce à l'engagement politique "déterminé" des Présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande qui "ont instauré un dialogue politique dense et fécond" entre les deux pays, "conforté par la régularité des échanges et consultations à différents niveaux et sur nombre de sujets d'intérêt commun".

Il a également soutenu que le dialogue et les échanges, entre le Conseil de la nation et le Sénat français, "reflètent notre volonté commune d'aborder sereinement toutes les questions dans un esprit de confiance et de compréhension mutuelles, en vue de coordonner nos efforts et nos positions face aux grands problèmes et défis de notre époque".


« J'ai apprécié la sagesse du président Bouteflika et son sens de l'Etat »

Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a affirmé hier à Paris qu'il appréciait la «sagesse» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, son «sens de l'Etat» et sa «fine connaissance» de tous les dossiers.

«La délégation que je conduisais à Alger, il y a un an, a eu l'honneur de s’entretenir avec le Président Bouteflika. J’ai apprécié à la fois sa sagesse, son sens de l’Etat, mais aussi sa connaissance fine de tous les dossiers, nourrie par l’expérience et une intelligence des situations hors pair», a-t-il souligné lors de son allocution à l'ouverture du 1er Forum algéro-français de haut niveau entre le Conseil de la nation et le Sénat français.

Il a saisi cette occasion de réitérer que la relation entre l’Algérie et la France «n’est pas tributaire des orientations partisanes ou des majorités en place», indiquant qu'elle «transcende les clivages politiques».

«La relation avec l’Algérie n’est pas une affaire de droite, du centre ou de gauche ! L’assemblée réunie aujourd’hui en est l’illustration», a-t-il précisé.

«Il ne saurait y avoir de pouvoir en France, quels que soient les résultats électoraux à venir, qui n’ait à cœur de nouer les liens les plus étroits de coopération avec l’Algérie, dans le cadre d’un dialogue à la fois exigeant et dense», a-t-il ajouté.

Le président du Sénat a fait remarquer que les chambres hautes des deux pays, dans le paysage institutionnel qui «leur est propre», sont des éléments «modérateurs» des pulsions politiques.

Par ailleurs, il s'est dit convaincu que face au terrorisme, face aux enjeux économiques et de développement, «l’Algérie et la France, dans la diversité de leurs institutions, peuvent cheminer, doivent cheminer ensemble», soulignant qu’avec l’Algérie, «si meurtrie par la radicalité islamiste, nous pouvons trouver des réponses permettant de surmonter la menace terroriste».

Il a estimé que si la réponse sécuritaire est «nécessaire», elle n’est «pas suffisante».
Toutes les réponses sécuritaires ne sont d’ailleurs pas opportunes.

Et il faudra déterminer selon quelles conditions elles peuvent être efficaces, notamment lorsqu’il s’agit d’interventions étrangères. Je fais partie de ceux qui estiment nécessaire de renforcer les Etats. Car le terrorisme prolifère sur des Etats faibles», a-t-il expliqué, indiquant que les deux parties examinerons, au cours du forum, «comment la coopération, le développement économique et social mais aussi la citoyenneté reconstruite sont indispensables pour triompher de manière durable sur toutes les formes de radicalité».

«L’Algérie, qui a connu pendant les années 1990 une +décennie noire+, dont la France a peut-être mal perçu alors un certain nombre d’enjeux, pourra faire valoir comment elle a surmonté les défis du terrorisme et comment elle aide d’autres pays à y faire face», a-t-il affirmé.

Sur le plan économique, le président du Sénat, a expliqué que «la France a proposé à l’Algérie un partenariat économique et des perspectives de co-développement sur le long terme, que peu de ses concurrents, plus avides de rentabilité immédiate voire d’exploitation des ressources sans contrepartie, paraissent en mesure d’offrir». «Il ne pouvait en être autrement entre la France et l’Algérie : nos relations sont à nulles autres pareilles», a-t-il ajouté.


Avec l'Algérie, «nous pouvons trouver des réponses» au terrorisme

Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a affirmé hier à Paris qu'avec l'Algérie «nous pouvons trouver des réponses» au terrorisme, reconnaissant que la France a «trop mal perçu» la «décennie noire» en Algérie.

«Avec l'Algérie, nous pouvons trouver des réponses pour surmonter le terrorisme», a-t-il dit, rappelant que «la France a trop mal perçu» la «décennie noire», période durant laquelle l'Algérie était confrontée au terrorisme.

Dans son allocution à l'ouverture des travaux du 1er Forum algéro-français de haut niveau entre le Conseil de la nation et le Sénat français, Gérard Larcher a souligné par ailleurs que les relations bilatérales entre les deux pays ne sont pas «tributaires» d'une majorité politique ou de partis, soutenant que «ce n'est pas l'affaire de la droite, de la gauche ou du centre». Pour lui, la France et l'Algérie ont ouvert ensemble «une nouvelle ère» dans leurs relations et que face aux défis économiques, elles «doivent cheminer ensemble».

Il a rappelé par ailleurs, durant sa dernière visite en Algérie, septembre 2015, l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au cours de laquelle, a-t-il dit, «j'ai apprécié sa sagesse, son sens de l'Etat, nourri par sa longue expérience, et son analyse des situations dans le monde qui est hors pair».