Economie mondiale : La faiblesse des échanges et les distorsions du système financier assombrissent les perspectives

Publié par DKNews le 21-09-2016, 18h19 | 38

La faible progression des échanges et les distorsions du système financier assombrissent les perspectives de la croissance économique mondiale, a indiqué hier un nouveau rapport de l'Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE).

«L’économie mondiale devrait croître moins rapidement qu’en 2015, seule une légère accélération étant attendue en 2017», a précisé l'OCDE dans ses «Perspectives économiques intermédiaires», alertant sur le fait que le monde «est pris au piège de la croissance molle, la médiocrité des anticipations de croissance bridant encore davantage les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires».

Le rapport a rappelé qu'au cours de ces dernières années, le taux de croissance du commerce mondial a diminué de moitié par rapport à la période pré-crise, et a encore décliné ces derniers trimestres, avec une «faible progression» des échanges concentrée en Asie.

«Si le niveau peu élevé de l’investissement a joué un rôle, le rééquilibrage à l’£uvre en Chine et le retournement du développement des chaînes de valeur mondiales pourraient initier un ralentissement permanent de la croissance des échanges, ce qui pèserait sur les gains de productivité. Les avancées insuffisantes û voire la régression û de l’ouverture des marchés mondiaux aux échanges ont amplifié cette décélération, a-t-il expliqué.

Les Perspectives de l'OCDE relèvent, par ailleurs, que les taux d’intérêt «exceptionnellement bas» (voire négatifs) «faussent le fonctionnement des marchés de capitaux et accentuent les risques à l’échelle du système financier dans son ensemble».

Selon ces prévisions, la croissance de l’économie mondiale sera de 2,9 % cette année et de 3,2 % en 2017.

Le document, dont une copie a été reçue par l'APS, a précisé que la légère révision à la baisse des perspectives mondiales depuis la parution des dernières «Perspectives économiques» de l’OCDE, en juin 2016 «s’explique par la dégradation des prévisions pour 2017 concernant de grandes économies avancées, le Royaume-Uni notamment, contrebalancée par l’amélioration progressive de l’activité des producteurs de matières premières d’économies émergentes de premier plan».

Pour cette organisation basée à Paris, la croissance des plus importantes économies avancées «sera modérée», relevant qu'aux Etats-Unis, où la forte progression de la consommation et de l’emploi «est neutralisée par l’atonie de l’investissement», la croissance s’établira, d’après les estimations, à 1,4 % cette année et à 2,1 % en 2017.

Pour la zone euro, elle devrait atteindre, selon les nouvelles prévisions, 1,5 % en 2016 et 1,4 % en 2017, avec 1,8 % (2016) et 1,5 % (2017) en Allemagne, et, en 2016 et 2017, de 1,3 % en France et de 0,8 % en Italie.

Au Japon, la croissance restera «faible» et en «demi-teinte» pour se situer à 0,6 % en 2016 et 0,7 % en 2017, alors que la Chine «devrait continuer à faire face à des difficultés à mesure qu’elle rééquilibre son économie, se détournant d’une demande tirée par le secteur manufacturier au profit des biens de consommation et des services».

La croissance chinoise, selon le rapport, devrait atteindre 6,5 % en 2016 et 6,2 % en 2017 et l’Inde, un pays qui monte, «poursuivra sa forte croissance avec 7,4 % en 2016 et 7,5 % en 2017». Dans son rapport, l'OCDE préconise de réagir «en concertation» et «plus vigoureusement» pour doper la croissance à l’aide des politiques budgétaires, structurelles et commerciales.