France : L'impact de la pollution atmosphérique sur un Paris étouffant inquiète les pouvoirs publics

Publié par DKNews le 27-09-2016, 16h39 | 55

L'impact de la pollution sur la capitale française inquiète le Conseil de Paris qui, se basant sur le rapport de Santé publique France, publié en juin dernier, a voté lundi la piétonisation des berges de Seine, au coeur de la métropole.

Critiqué à droite, le projet ferme définitivement la voie Georges-Pompidou à la circulation automobile sur 3,3 km où quelque 43.000 véhicules circulaient chaque jour sur ces berges classées au Patrimoine mondial de l’humanité.

Mais le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a annoncé avoir posé plusieurs conditions avant de donner un avis conforme à l’arrêté de la maire de Paris, condition sine qua none pour officialiser ce projet.

Il exige notamment une mesure de l’impact sur la circulation dans Paris et sa région et souhaite aussi la possibilité d’ouvrir la voie sur berge aux véhicules de secours et de police, ajoutant une «période d’observation de six mois» durant laquelle des observation seront faites.

Selon le rapport de Santé publique France, à Paris, la pollution tue 60 fois plus que l’insécurité routière, avec environ 2 500 personnes qui meurent chaque année de l’exposition aux polluants atmosphériques, en partie émis par les voitures.

La pollution atmosphérique sur la santé en France correspond, selon le rapport, à une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées, et au-delà des grandes villes, faisant remarquer que la mortalité liée à la pollution particulaire est «toujours aussi importante».

L’étude de Santé publique France fait état de 48 000 décès par an àcause de la pollution, relevant que si les effets de cette pollution sont «plus importants» dans les grandes villes, les villes moyennes et petites ainsi que les milieux ruraux «sont aussi concernés».

Dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants les résultats montrent, en moyenne, une perte de 15 mois d'espérance de vie à 30 ans, dans les zones entre 2000 et 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie est de 10 mois en moyenne et dans les zones rurales, ce sont en moyenne 9 mois d'espérance vie qui sont estimés perdus.

Plusieurs mesures ont été envisagées pour l'amélioration de la santé et la qualité de l'air, notamment la modification de la composition des carburants, la mise en place de péage urbain, la pratique du vélo et la réduction d’émissions industrielles.

Sollicité par les médias, Bruno Housset, chef du service de pneumologie au centre hospitalier intercommunal de Créteil et vice-président de la Fondation du souffle, a expliqué que la pollution de l’air «tue et rend malade».

«Pour les personnes qui souffrent d’une maladie respiratoire, l’exposition à un air pollué peut entraîner des effets cardio-vasculaires et leur infliger un coup de grâce», a--il ajouté.