Football en France : Les stades ne font pas recette !

Publié par Cherbal E-M le 30-09-2016, 11h14 | 42

Après quelques semaines  de la fin de l’Euro de football 2016, le début du championnat de football français devait annoncer une amélioration de la fréquentation des stades, du fait notamment des investissements importants consentis par l’Etat et les collectivités locales pour la rénovation des enceintes et la construction de  nouveaux espaces.

Les premiers chiffres de fréquentation des grands stades du championnat français  ne semblent pas confirmer ces attentes, poussant même certains responsables et spécialistes à tirer la sonnette d’alarme après à peine quelques journées de championnat de Ligue1.

« Depuis le début de la saison, les enceintes du championnat sont loin de faire le plein : 19 783 spectateurs par match en moyenne lors des trois premières journées contre plus de 23 000 sur la même période il y a un an », rapporte le site du journal www.sudouest.fr.

Stade mythique du football français, Geoffroy-Guichard, de Saint Etienne appelé le chaudron, est lui aussi atteint par cette tendance baissière : « en 2 ans, la fréquentation moyenne du stade a chuté de près de 10 000 sur les deux premières rencontres », note le site www.francebleu.fr

Les experts français s’interrogent déjà sur les effets escomptés de cette tendance observée, depuis quelques années, notamment après la coupe du monde de football en Allemagne en 2006,  qui a vu les responsables  des clubs de football français se lancer dans des projets d’extension et de construction  d’enceintes, nourrissant l’espoir d’avoir plus de fréquentation en proposant davantage de places dans les stades.

«Avec la perspective de l’organisation de l’Euro 2016, les clubs français (à l’exception notable de l’Olympique Lyonnais) ont alors trouvé un prétexte pour exiger des collectivités territoriales qu’elles financent, soit des enceintes neuves, soit la rénovation des stades existants, lit-on sur http://ecosport.blog.lemonde.fr, où il est également ajouté que « l’État lui même mis aura été mis à contribution, à hauteur de plus de 150 millions d’euros. »

Les analystes commencent déjà à interroger les éléments susceptibles d’éclairer sur ce mouvement de chute de la fréquentation des stades, même si le championnat n’est qu’à ses débuts. L’argumentaire sécuritaire ainsi que les mauvaises conditions climatiques, notamment la canicule,  sont au premier rang des explications avancées, notamment par la Ligue de Football Professionnel.

Certes cela peut compter, mais il reste d’autres raisons qui, aux yeux de nombreux experts sont liées au modèle économique du football français. Le manque de buts et de victoires des équipes accueillantes ne peuvent pris en compte pour expliquer la tendance, avancent certains experts qui citent l’exemple du championnat allemand qui attire plus de spectateurs malgré un débit timide, comme en France.

Pour Olivier Monna économiste du sport au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges, chez les Allemands ou les Anglais, «toutes les équipes ne gagnent pas tous leurs matchs et pourtant les stades sont tout le temps pleins », déclare-t-il, sur le site sudouest.fr, soulignant que le football est plus qu’un résultat, « c'est un spectacle, une ambiance, avec derrière une vraie politique commerciale.

C'est cela qu'il faut développer de manière approfondie en France pour attirer des familles, par exemple en proposant un service de crèche, comme ça se fait en Allemagne», ajoute-t-il. La LFP  a, ainsi lancé une campagne marketing appuyée par un site internet "jevaisaustade", dans le but d’amener un public plus large, notamment les familles dans le enceintes du football français. Cela suffira-t-il à rapprocher les stades du public ou  à pousser ce dernier  à aller vers les enceintes footballistiques ? La suite des compétitions le dira.