Histoire des Français : Leurs ancêtres sont-ils des Gaulois ?

Publié par Cherbal E-M le 30-09-2016, 11h32 | 256

Connu pour ses sorties tonitruantes, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, présentement dans les starting-blocks des primaires de la droite, vient de s’illustrer par de nouveaux propos  qui ont suscité des vagues d’indignation dans la classe politique et la société civile en France.

A la faveur d’une sortie politique dans le Val d’Oise, en région parisienne, la semaine passée, il a mis le doigt dans l’engrenage du débat sur l’Histoire de la France en décrétant que ‘’nos ancêtres sont des Gaulois’’. 

Suffisant pour enflammer la scène médiatique et politique et alimenter tous les commentaires, sur une question que, pourtant peu de responsables politiques français ont eu l’occasion d’aborder avec la même posture que celle défendue par Sarkozy.

Ses prédécesseurs à l’Elysée, ont été moins tranchants  sur le sujet, préférant  mettre en valeur les origines multiples et la richesse des sources de constitution de la nation française. Interrogé sur les origines de la France, « François Mitterrand présentait les Français comme "des Gaulois, un peu Romains, un peu Germains, un peu juifs, un peu Italiens, un peu Espagnols, de plus en plus Portugais peut-être qui sait ? Polonais ?" Ajoutant malicieusement : "Et je me demande si déjà nous ne sommes pas un peu Arabes ?".

"Je reconnais que voici une phrase imprudente. C'est celle-là qui sera épinglée", soulignait le chef de l'État », lit-on sur le site www.france24.com. Le président Chirac a de son côté répondu à une question similaire en indiquant que « la France - historiquement - a une origine plurielle ». Aussitôt les propos de Sarkozy rapportés, la classe politique française a enchaîné les réactions pour rappeler le caractère pluriel et diversifié de l’histoire de la France.

« "Si nous sommes français, ce n'est pas à travers nos origines, nos religions ou notre couleur de peau. C'est tout simplement parce qu'il y a une histoire que nous partageons », martèle le premier ministre Manuel Valls depuis Dakar où il effectue une visite, ajoutant que la « France est aujourd'hui une société métissée, mélangée, par l'apport de l'immigration, de toutes les immigrations ».

Principal rival de droite de l’ancien président, l’actuel maire de Bordeaux a immédiatement réagi par un tweet matinal pour épingler les propos de Sarkozy ;  dénonçant ‘’la nullité du débat’’, il appelle à évoquer plutôt l’avenir, ajoutant que, pour lui, « faire campagne, ce n'est pas dire une incongruité chaque jour pour faire parler de soi».

Le maire de Bordeaux est rejoint dans ses propos par son soutien du centre droit, François Bayrou, président du MoDem qui a déclaré : «Nicolas Sarkozy a choisi de rechercher le succès électoral par la division du pays (…). Pour lui, c'est en disant des phrases les plus choquantes qu'on a des voix.»

Le basketteur français Tony Parker   a pris la peine de répondre à Sarkozy, en donnant pour illustration son parcours personnel, « né en Belgique, d’une mère hollandaise, d’un père américain », pour lui rappeler qu’il est  « la parfaite définition du fait qu’on peut être français en venant de n’importe où ».

Le site du journal français ladepeche.fr  ajoute à ce sujet, « quand on lui demande si ses ancêtres étaient d’origine gauloise, il répond : ‘’ Non, ça c’est sûr. Plutôt Indiens’’ ».

Dans ce flot de réactions, Jean Luc Mélenchon, candidat du parti de gauche s’est démarqué en considérant que  le débat sur ‘’nos origines gauloises’’ n’est pas si nul.   «Je trouve que toutes les références à l’histoire sont productives parce qu’elles nous obligent à réfléchir», indique-t-il, repris par le site liberation.fr.

A l’occasion d’une nouvelle sortie médiatico-politique, Sarkozy opère un rétropédalage sémantique.  « Le candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle 2017 a ainsi nuancé ses déclarations en attribuant aux Français une longue liste d'aïeux, parmi lesquels  ‘’les tirailleurs musulmans’’, note le site leprisien.fr.