L'accord de l'Opep sur une réduction de sa production de pétrole a été conclu, malgré le scepticisme des participants à la veille du rendez-vous d'Alger tenu mercredi soir, estime un expert russe de la compagnie BCS Express, mettant en relief les premiers résultats positifs engendrés par cet accord.
«A la surprise générale, les pays de l'Opep ont réussi à s'entendre sur une réduction de la production, malgré le scepticisme de quelques participants à la veille de la réunion «, a indiqué Vasily Karpunin à l'agence TASS.
Selon lui, «grâce à l'annonce de cet accord, l'indice MICEX de la bourse de Moscou peut se maintenir à un peu plus de 2.000 points, alors que le dollar risque de chuter jusqu'à 61-62 roubles». Actuellement, le dollar s'échange à 64 roubles.
Une autre analyste russe de Vygon Consulting, Maria Belova, estime que l'accord de l'Opep ne constitue aucune crainte par rapport à la production russe de pétrole.
«Tout dépendra des termes de l'accord conclu à Alger. Mais l'accord d'Alger ne représente pas une menace pour la Russie qui a enregistré ces dernières années une tendance à la hausse dans la production pétrolière», a fait remarquer Maria.
Les pays de l'OPEP se sont accordés à Alger pour réduire leur production de 700.000 barils par jour, soit à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils.
L'accord de l'Opep a «boosté de manière sensible» les cours du brut, relèvent jeudi les médias russes, qui soulignent que cet accord est le premier du genre depuis 2008.
«Dans la foulée de l'accord de l'Opep à Alger, la cotation du Brent, livrable en novembre 2016, a augmenté de 4% soit à 48,35 dollars le baril à la bourse de Londres», écrit l'agence TASS, ajoutant que l'accord a donné des signaux positifs au marché pétrolier.
«Les prix du pétrole se sont envolés de 6 % après l'accord de l'OPEP», note de son côté l'agence Sputnik, reprenant une déclaration du ministre iranien du Pétrole Bijan Zanganeh qui a déclaré que «l'Opep a pris une décision exceptionnelle aujourd'hui (à) et a pu atteindre un consensus pour piloter le marché».
L'accord d'Alger devrait bénéficier du soutien de la Russie qui avait affirmé, bien avant la réunion d'Alger, sa volonté à soutenir toute décision susceptible de stabiliser le marché pétrolier. Le président Poutine lui même avait affirmé le 2 septembre dernier, qu'un accord entre les pays exportateurs de pétrole pour geler leur production et soutenir ainsi les prix serait «une bonne décision».
Les détails de l'accord n'étant pas encore connus, la presse russe s'est gardée de faire des commentaires, se contentant ainsi de rapporter les déclarations des participants à la réunion d'Alger.
«L'Opep devra encore préciser le volume de production pour chaque pays-membre.
Une rencontre à ce sujet est prévue pour le 30 novembre», écrit Sputnik, précisant que les pays membres de l'OPEP envisagent également d'exhorter les pays producteurs non membres à rejoindre à cet accord et réduire leur production.
Le marché du pétrole a connu de fortes perturbations ces deux dernières années marqué notamment par un déséquilibre entre l'offre et la demande et une chute drastique du cours du baril qui avait commencé à chuter en juin 2014. D'un peu plus de 110 dollars, le prix du baril a baissé parfois jusqu'à 40 dollars.