France : Emmanuel Macron courtise la communauté musulmane et recentre le débat sur la laïcité

Publié par DKNews le 01-10-2016, 15h57 | 39

L'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a fait samedi un appel du pied en direction des musulmans de France en dénonçant les tenants d'une laïcité «revancharde» qui s'attaquent notamment à la religion musulmane.

«Le débat politique ne doit pas faire de la laïcité une arme contre le monothéisme», a-t-il dit dans une interview à l'hebdomadaire Marianne, soulignant qu'il est «contre l'interdiction» du voile à l'université».

Le fondateur du mouvement politique «En Marche!», qui se place dans les débats pré-électoraux sans être encore candidat à la présidentielle de 2017, a estimé qu'au titre d'une laïcité «revancharde», «on en vient à sortir des citoyens des lieux de la République et à les confiner à l'écart, sans enrayer la montée du fondamentalisme, ni conforter la laïcité».

Pour ce démissionnaire du gouvernement Valls, en août dernier, et que le président François Hollande l'a qualifié de l'avoir trahi «avec méthode», la République «est ce lieu magique qui permet à des gens de vivre dans l'intensité de leur religion», s'opposant vivement aux appels «à la discrétion» des musulmans de Jean-Pierre Chevènement, désigné récemment pour présider la Fondation pour l'islam de France.

A ses yeux, le débat politique a été déplacé, soutenant que la laïcité «n'a pas vocation à promouvoir une religion républicaine». «C'est pour ça que je dénonce les considérations qui demandent à des citoyens d'être +discrets+, parce que les précédents historiques où l'on a demandé la discrétion en matière de religion ne sont pas à l'honneur de la République», a-t-il expliqué.

Emmanuel Macron (38 ans), qui est devenu pour les Français, selon l'Institut Elabe de sondage, la deuxième personnalité préférée derrière Alain Juppé, s'est interrogé «qu'on demande à des gens d'être des musulmans modérés ! Demanderait-on à des catholiques d'être modérés ?», précisant que dans le champ public, «je ne leur (musulmans) demande qu'une seule chose : qu'ils respectent absolument les règles».

Se considérant ni de droite ni de gauche, ce «jeune loup» de la politique française est venu, depuis la création de son mouvement au printemps dernier, parasiter, en quelque sorte, le clivage politique établi en France (Droite/Gauche) et, selon de nombreux observateurs, se propose comme une véritable «alternative», notamment dans l'hypothèse où le président sortant, actuellement en mauvaise posture, décide de ne pas s'engager pour un deuxième mandat.

Ce que doutent fort d'autres analystes de la scène politique française.