La nécessité de poursuivre l’action de consolidation des liens de fraternité entre les peuples libyen et algérien, dans un climat de paix, de stabilité et de développement, a été mise en exergue par les participants à une conférence sur "la bataille d’Issiyène, organisée lundi à Illizi", à l’initiative de l’association "Mechâal Chahid".
Mettant à profit cette conférence initiée au titre du "forum de la mémoire", dans le cadre de la commémoration du 59ème anniversaire de cette bataille, les conférenciers ont estimé que cette bataille, dont la région libyenne d’Issiyène, frontalière avec l’Algérie, a été le théâtre et où les sangs libyen et algérien se sont mêlés, constitue "une preuve de la cohésion maghrébine et arabe liant les peuples deux frères".
Dans son intervention, le directeur général des Archives nationales, Abdelhamid Chikhi, a fait une chronologie des relations révolutionnaires ayant lié les peuples libyen et algérien, appelant, à cette occasion, à la nécessité d’étendre le champ de recherche dans l’Histoire des deux peuples, à la faveur de la disponibilité "d’importants" documents historiques dans les régions de Ghat et Fezzane en Libye, ainsi que d’autres archives en Algérie.
Le Dr. Mohamed Lahcene Zeghidi, a, pour sa part, évoqué la position géostratégique de la région du Tassili N’Ajjer et son rôle "efficace" dans l’approvisionnement, entre 1948 et 1962 à travers le flanc sud, de la guerre de libération en armes, avant de mettre en exergue les importantes missions menées par des chefs de la résistance dans la région, Cheikh Amoud Belmokhtar et Brahim Agh-Bekedda, et leur contribution à la révolution libyenne à l’époque.
Le chercheur Mohamed Ouadoue a, pour sa part, retracé les haltes historiques communes entre les peuples libyen et algérien, ainsi que leurs contributions et actions communes contre le joug colonial.
Il a, à ce titre, mis en exergue le rôle du mouvement Senoussi en 1911 dans la région et contre l’occupation de la Libye et la contribution des Algériens à ce mouvement en dépit de la conjoncture que traversait alors l’Algérie.
Le Secrétaire général du Madjliss Echourra (Conseil consultatif) de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), Dr. Saïd Mokkadem, a mis en relief la lutte commune des peuples maghrébins, à l’instar des évènements de Sakiet Sidi-Youssef, (Tunisie) et la bataille d’Issiyène (Libye), avant d’évoquer l’approche sécuritaire commune entre les pays maghrébins et la nécessité de mettre en place une zone économique de libre échange.
La conférence, qui a regroupé également des membres de la famille révolutionnaire, des représentants de la société civile et des universitaires, a été étayée de témoignages vivants des moudjahidine Abdallah Debbagh et Othmane Damerdji, qui on enrichi les interventions par la description chronologique de cette bataille, déclenchée par une embuscade dressée par des révolutionnaires algériens contre un convoi de matériels militaires à destination d’une base militaire de Djanet (wilaya d’Illizi).
La commémoration a été mise à profit pour l’organisation également d’une réception en l’honneur de la famille du Chahid Amara Moussa, originaire du Mzab (wilaya de Ghardaïa), tombé au champ d’honneur lors d’une des épopées de la révolution menées dans la wilaya d’Illizi.
Selon le président de l’association "Mechâal Chahid", Mohamed Abad, le 60ème anniversaire de cette bataille sera commémoré l’année prochaine dans la région frontalière d’Issiyène.