M. SerraDj à Alger: Appel au dialogue inter-libyen et la réconciliation nationale pour le règlement de la crise en Libye

Publié par DKNews le 04-10-2016, 18h53 | 41

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Faïz Serradj a achevé mardi sa visite de deux jours en Algérie lors de laquelle il a prôné le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, affirmant que le processus de paix engagé dans son pays dans le cadre du respect de la souveraineté nationale est la seule issue pour le dénouement de la crise libyenne qui entame déjà sa cinquième année.

Au cours de son séjour durant lequel il a été reçu par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, M. Serradj a évoqué avec les responsables algériens les derniers développements de la situation dans son pays et les efforts en cours dans le cadre du règlement politique du conflit libyen en réaffirmant que seul le peuple libyen peut décider de son avenir.

La visite a été une occasion pour réitérer la position constante de l'Algérie en faveur du processus de paix engagé dans ce pays et privilégiant la solution politique, le dialogue inter-libyen et la réconciliation nationale loin de toute ingérence étrangère.

Dans ce contexte, Le président du Conseil présidentiel libyen a salué le rôle de l'Algérie et son soutien constant à la Libye au cours des dernières décennies tout en souhaitant «prospérité, paix et sécurité aux deux pays».

Lundi, le ministre des Affaires étrangères libyen, Mohamed Tahar Siyala qui accompagne le président du Conseil présidentiel, a indiqué --lors d'une conférence de presse co-animée avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel--, que le «Conseil présidentiel libyen s'emploie à concrétiser la réconciliation nationale entre les enfants du peuple libyen, considérant que seule une réconciliation nationale globale impliquant tous les Libyens sans exclusive est à même d'apporter une solution efficace à la crise dans le pays».

«Les ingérences étrangères affichées ou masquées entravent la réconciliation nationale en Libye», a soutenu le MAE libyen faisant remarquer que la diplomatie libyenne s'attelait actuellement «à convaincre les autres parties de laisser les Libyens décider de leur avenir par eux mêmes».

Pressions sur les parties entravant le processus de règlement de la crise

A la même occasion, M. Siyala a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur les parties entravant le processus de règlement politique en Libye afin de les amener à interagir positivement avec les efforts consentis par le Conseil présidentiel et le gouvernement d'union nationale.

Dans ce contexte, M. Siyala a affirmé que «toute option qui prône la renégociation de l'accord politique ne fera qu'entraver le processus de règlement pacifique de la crise», estimant que la situation en Libye n'avait pas besoin d'une renégociation d'un accord objet d'un consensus international dont celui de l'ONU, du Conseil de sécurité, de l'Union Africaine (UA) et de la Ligue arabe.

L'Algérie œuvre à la stabilité et la paix en Libye

Pour sa part, M. Messahel a souligné en présence du MAE libyen la disponibilité de l'Algérie à garantir l'«accompagnement aux Libyens dans ce processus jusqu'à sa concrétisation», précisant que «l'Algérie n'a eu de cesse de souligner que le règlement de la crise en Libye ne peut se faire sans le dialogue et la réconciliation nationale».

Selon M. Siyala, la Libye avait demandé officiellement à l'Algérie de lui faire connaître les mécanismes de son expérience dans ce domaine ainsi que des législations y afférentes, en vue d'en tirer profit.
«Nous voulons bénéficier de la politique de la réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a indiqué le ministre libyen qui a souligné que «le Conseil présidentiel demeure convaincu que la résolution de la crise en Libye ne peut se faire que par les Libyens eux-mêmes et à travers une réconciliation effective».

M. Messahel a affirmé que «l'Algérie avait toujours préconisé le soutien politique et le dialogue inter-libyen et cela à travers plusieurs réunions tenues en Algérie ou ailleurs».

«En tant que partenaire régional, nous œuvrons pour la paix et la stabilité dans ce pays voisin avec qui nous partageons une longue histoire», a affirmé le ministre. «La Libye est aujourd’hui menacée par le terrorisme, la drogue, l'immigration clandestine et le crime organisé, tous ces fléaux demandent une lutte conjointe de tous les pays de la régions car la stabilité de la Libye est la stabilité de toute la région», a-t-il ajouté.

Dans le cadre du suivi de la situation en Libye, une réunion du Comité des cinq (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger) élargie aux pays du voisinage (Algérie, Tunisie, Egypte, Soudan, Tchad, Niger) à l'initiative de l'Union africaine (UA) sera organisée fin octobre, a, par ailleurs, annoncé M. Messahel, sans, toutefois, parler du lieu de cette réunion.