CHU de Tizi Ouzou : Journée d'information et de sensibilisation sur la rage

Publié par DKNews le 07-10-2016, 15h35 | 102

Le centre hospitalo-universitaire nadir Mohammed de Tizi Ouzou a organisé jeudi une journée d'information et de sensibilisation sur la rage à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de cette maladie.

Placée sous le thème "objectif zéro décès par rage", cette rencontre scientifique est une occasion pour vulgariser sur la gravité de ce virus mortel, les moyens de prévention et la conduite à tenir face à une morsure ou une griffure d'un animal atteint de la rage, a déclaré le directeur général de l'établissement, Abbes Ziri à l'ouverture des travaux.

Il a indiqué que la rage touche 1% de la population et continue encore à faire des victimes en Algérie d'où la nécessité de multiplier les actions visant à l'éradiquer de la société à travers des actions de sensibilisation régulières et l'implication de tous les acteurs de la société en dehors des autorités sanitaires dans la lutte contre les infections rabiques.

Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou le dernier cas de décès par rage enregistré remonte à trois jours. Il s'agit d'un enfant de trois ans hospitalisé au niveau du service des maladies infectieuses à un stade avancé de la maladie, un mois après avoir été mordu par un chien, a regretté professeur Nassima Achour.

Dans une communication consacrée au point actuel de la rage en Kabylie, l'intervenante a relevé une baisse signifiante de nombre de cas de rage humaine enregistrés au niveau national entre 2009 et 2012, date de publication des dernières statistiques, avec un total de 66 cas et une moyenne de 16 cas par an.

Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, six cas natifs de la région ont été enregistrés durant cette même période. En 2013, trois morts par rage sont survenus suite à des morsures d'animaux errants (chiens) au niveau de la ville de Tizi Ouzou et Azazga.

Dr. Chikaoui, spécialiste en maladies infectieuses a relevé, en revanche, une augmentation de nombre de personnes qui consultent au niveau du service des maladies infectieuses du CHU de Tizi Ouzou pour des morsures, des griffures et parfois léchage d'animaux.

Ces derniers représentent un quart (1/4) de la totalité des patients examinés au niveau de ce service pour différents motifs, soit un taux de 16,35%, a-t-elle expliqué, signalant que 79% d'entre eux reçoivent un traitement de sérothérapie ou une vaccination antirabique.

Les spécialistes qui ont intervenu ont mis le point sur le manque de conscience chez les citoyens par rapport à la gravité de cette maladie fatale d'où la négligence des consultations médicales suite à des blessures causées par des animaux domestiques, errants ou sauvages.

Ils ont également noté une dégradation de milieu environnemental marqué par une multiplication des chiens errants, des décharges sauvages, une absence des fourrières canines, la non vaccination des animaux domestiques et l'abandon de la lutte contre les carnivores errants, ainsi que le non respect des traitements administrés.

Les participants ont conclu que la lutte contre la rage nécessite l'implication de différents services, tel que le ministère de l'intérieur et des collectivités locales pour l'abatage des animaux errants, le ministère de l'agriculture pour une vaccination efficace des animaux domestiques, en plus du ministère de la santé et ses partenaires qui s'occuperont du volet sensibilisation et information en plus d'une prise en charge efficace des malades.