Mali : Appel à la mise en œuvre l'Accord de paix et de réconciliation

Publié par DKNews le 12-10-2016, 15h39 | 42

Un collectif de jeunes maliens élargi a apporté son soutien à l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, invitant les parties signataires à travailler pour la mise en œuvre du document à même de contribuer à l’édification d’une nation unie, forte et prospère.

L'appel contenu dans un manifeste rendu public à l'issue d'une rencontre entre les jeunes des partis politiques, de la majorité comme de l’opposition, des associations et organisations de jeunesse tenue samedi dernier, sous l'égide de la Fondation Balanzan avait pour but d'"Elaborer un document d’analyse stratégique de l’accord et la mise en place d’un dispositif d’information sur le processus de paix".

Le document a comporté plusieurs propositions et "demandes s'adressant à la classe politique ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels, les autorités traditionnelles et religieuses d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord" pour la relance du processus de paix.

"Soucieux" et "préoccupés" par l’état du pays, en particulier la dégradation de la situation sécuritaire et les défis multiples qui restent à relever pour l’édification d’une "nation unie, forte et prospère", le jeune collectif a pris "l'engagement de s'investir pleinement pour servir de relais de diffusion et d’appropriation pour "sauvegarder les principes universels des droits de l’Homme et les principes fondamentaux de notre nation et de la République", ont-ils écrit.

Dans ce manifeste, les jeunes ont demandé entre autres, de "faire agir les accords et les mécanismes de coopération en matière de défense et de sécurité pour soutenir les Forces armées et de sécurité maliennes, d'adopter une doctrine nationale, de créer les conditions du retour de la confiance entre les parties d'une part, entre les groupes armés d'autre part et accélérer le processus de cantonnement en diversifiant les sources de son financement."

Concernant le défi du respect des engagements et de la restauration de la souveraineté effective sur l’ensemble du territoire national, le groupe de jeunes a exhorté, à "définir et appliquer des sanctions pour permettre l’arrêt des conflits en cours en apportant des solutions républicaines aux conflits communautaires, et intercommunautaires", faisant de "la question du Nord, une question nationale dans le dialogue politique inclusif pour mieux assurer le nationalisme" de l’accord et faciliter sa mise en œuvre.

S'adressant au gouvernement malien, les signataires ont demandé spécifiquement "de parachever l’adoption des mesures constitutionnelles, législatives et réglementaires prévues à l’article 3 de l’accord, d'accélérer le processus d’organisation de la Conférence d’entente nationale, ainsi que de réorganiser les forces armées et de sécurité et assurer leur redéploiement sur toute l’étendue du territoire national du Mali, sous la conduite du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) avec l’appui de la MINUSMA".

Ils ont notamment souligné l'importance d'intégrer les jeunes dans les institutions, organisations et commissions chargées de la mise en œuvre de l’accord, d’insertion et de réinsertion militaires ou civiles.

En parallèle, la Plateforme et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), ont été sommées d'"instaurer un cadre de dialogue inter-communautaire invitant les parties signataire à montrer leur bonne foi, de mettre fin aux affrontements et déposer les armes, et éviter toute association avec les groupes terroristes, à même de libérer Kidal afin de permettre le déploiement de l’Administration et des Forces de défense et de sécurité nationale."

A l'échelle internationale, le collectif a souhaité d’avantage de neutralité entre les parties appelant la communauté internationale, garante de la mise en œuvre de l’accord, à être à équidistance de tous les acteurs et à sanctionner toutes violations et apporter son soutien logistique et financier indispensable à la mise en œuvre de l’accord.

Enfin, il a lancé un appel à la jeunesse malienne afin de prendre conscience de son rôle et de ses responsabilités dans le processus de mise en œuvre et le respect des engagements, à travers l’organisation d’espaces de dialogue et de concertation, pour restaurer la confiance entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que l'instauration des échanges périodiques avec la jeunesse de toutes les régions du Mali et celles des pays voisins dans le cadre d’une surveillance collective des atteintes à la sécurité nationale.