Exploitation des richesses marines : M. Sellal appelle les pays africains à rechercher la «synergie requise»

Publié par DKNews le 15-10-2016, 18h50 | 39

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, samedi à Lomé (Togo) les pays africains à rechercher la «synergie requise» pour mieux exploiter les richesses marines et de se protéger des fléaux qui les empêchent de se développer.

Dans une allocution prononcée au sommet de l'Union africaine sur «la sûreté maritime et le développement en Afrique», M. Sellal qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué qu'il appartenait à tous les pays africains de «rechercher la synergie requise pour mieux exploiter nos richesses marines et se protéger des fléaux qui empêchent l'apport optimal de ces richesses au développement de nos pays».

«L'approche qui doit guider notre démarche en la matière doit viser à sécuriser les systèmes de transports, lutter contre les actes criminels et illégaux, améliorer la gestion intégrée des zones côtières, protéger le droit d'accès à la mer et la liberté de transit pour les pays insulaires et harmoniser les législations de la sécurité et de la sûreté maritimes», a-t-il relevé.

M. Sellal a rappelé, dans ce contexte, que la «stratégie maritime africaine intégrée 2050, adoptée en 2014 et basée sur le constat que plus de 90% des transactions commerciales africaines avec le monde se font par voie navale, a pour objectif de faire de cet espace un levier essentiel de développement durable pour tous les pays du continent et ce, au regard de son grand potentiel».

Un potentiel constitué, a-t-il dit, d'«un réseau important d'infrastructures portuaires et de voies maritimes, de réserves considérables de pêche et d'aquaculture, de gisements de ressources naturelles et énergétiques et d'espaces florissants pour l'industrie dont notamment, les champs navals, l'offshore et le tourisme maritime».

Toutefois, cet effort du développement de l'économie marine et des activités qui s'y rattachent, est «contrarié par des phénomènes, tel que le terrorisme et la piraterie qui ont pris des proportions importantes», a déploré le Premier ministre.

Il a souligné que ces phénomènes «entravent» l'essor de l'Afrique et «altèrent» l'image qu'elle ambitionne de projeter à savoir, «un continent en marche résolument tourné vers la modernité et le progrès», faisant remarquer à l'occasion que «la jonction entre le terrorisme et la criminalité transfrontalière n'est plus à établir ou à prouver».

Pour M. Sellal, il s'agit «de brigands sans foi ni loi qui ne visent qu'à maximiser leurs profits et pouvoirs en répandant la terreur et en condamnant des populations entières à la misère ou à l'exil».

«Le domaine maritime est de plus en plus exposé, a-t-il révélé, à ces agissements criminels avec la multiplication des actes de piraterie et de trafics en tous genres comme la drogue, les armes et la traite d'êtres humains», a-t-il dit exhortant les Etats africains «à se mobiliser pour réduire ce fléau et l'éradiquer».

Il a néanmoins, fait savoir que l'Afrique a apporté une contribution de «qualité» à ce combat de la communauté internationale à travers notamment le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) dont le siège est à Alger et au sein duquel, «des actions de concertation et de coopération sont menées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme».

Evoquant le phénomène migratoire, M. Sellal a indiqué les pays africains considèrent à juste titre, cette question et «loin de toute diabolisation ou instrumentalisation politique» requiert «fondamentalement» la concertation et la coopération de tous les pays concernés, d'origine comme de destination, notamment pour le volet relatif aux réseaux criminels qui «organise ces traversées de la mort principalement en Méditerranée».

«Une attention particulière est également à porter à la pêche illégale dont soufrent certains pays ainsi qu'aux défis écologiques représentés par les déversements de déchets toxiques et pétroliers qui dégradent fortement l'environnement marin», a ajouté le Premier ministre.

L'Algérie pour le renforcement de la coopération africaine

L'Algérie, qui occupe une façade maritime de 1.622 km, accorde à ce domaine une importance de «premier ordre», a déclaré M. Sellal, qui révèle son intention de «doubler» les effectifs de sa flotte marchande d'ici à 2020, notant qu'elle est en train, actuellement, d'étudier la réalisation d'un grand port de transbordement pour s'ajouter, ainsi, à ses 11 ports de commerce certifiés.

Il a fait savoir que l'Algérie est également, en train de développer ses capacités d'intervention en mer et à la mise en place d'un système intégré de contrôle, de surveillance et de gestion de la sécurité maritime et portuaire et d'échange de données informatisées, qui permettra un suivi précis, a-t-il dit, du trafic dans les corridors méditerranéens de navigation.

«L'Algérie demeure engagée en faveur du renforcement de la coopération africaine en vue de faciliter l'application des actions identifiées et consignées aussi bien dans la stratégie africaine intégrée 2050, que dans la charte de l'UA pour la Sûreté maritime et le développement en Afrique», a ajouté M. Sellal.

Par ailleurs, le Premier ministre a estimé que ce Sommet arrive à point nommé au vu des nombreux défis qui se posent aux engagements communs pour une «meilleure exploitation de nos potentialités maritime, qui méritent d'être examinés avec une attention particulière et surtout, d'être pris en charge par des actions collectives et concertées».