Confessions de François Hollande : Périlleuses contorsions

Publié par Cherbal E-M le 16-10-2016, 16h10 | 47

A quelques mois des élections présidentielles, et certainement à quelques semaines de l’annonce de sa candidature, l’actuel président François Hollande fait dans la communication tous azimuts,  enhardi  par l’espoir d’une reconquête du ‘’peuple de gauche’’ et plus généralement des Français qui le mettent au plus bas des sondages.

Son dernier livre vient juste d’atterrir dans les étals des librairies françaises qu’il est déjà l’objet d’un sentiment général de ‘’consternation’’ pour ses opposants et de gêne, dans la communauté  des membres de sa famille politique y compris  dans  son cercle rapproché.

Deux journalistes du quotidien Le Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme viennent en effet de publier un livre de 600 pages intitulé ‘’Un président ne devrait pas dire ça’’, dans lequel le président Hollande se livre sur de nombreux sujets descendant de son piédestal, se départissent de son masque présidentiel à un niveau que beaucoup estiment un peu trop poussé.

Pour le site d’information huffingtonpost.fr, « pour crever l'abcès de la défiance historique qui s'exprime à son égard et donner un premier inventaire en bonne et due forme du quinquennat, le chef de l'Etat redescend de son piédestal », ajoutant qu’à ce jeu,  il prend le  « risque de ne jamais pouvoir y remonter. »

Le premier risque pris par Hollande est celui d’avoir laissé ces journalistes publier le livre sans, exiger au préalable une lecture de validation à tout le moins des citations et paroles qui lui sont attribuées. Le second  point problématique soulevé par cette nouvelle œuvre éditoriale  est qu’elle vient s’ajouter à une liste de livres qui lui ont été consacrés tout récemment, ce qui laisse penser à une ‘’overdose communicationnelle’’ sans réel impact sur l’image du président, toujours à la traine dans les sondages.

Ce dernier livre s’apparente  à une opération de relations publiques dans laquelle Hollande semble prêter le flanc dans un exercice de style aux incidences non calculées.

Il a, en effet laissé peu de sujets hors de champs de  ratissage politique donnant des versions inédites sur des questions essentielles de la vie politique française. Sur ses campagnes féminines, Hollande s’est ben  lâché suscitant même quelques réactions twittée de l’une  d’elles qui lui promet une belle revanche.

 Au plan politique, il a surpris avec les regrets  formulés sur la question de la déchéance de la nationalité qu’il trouve, après coup, inopportune dans la mesure où, explique-t-il, les djihadistes sont prêts à mourir et donc  peu soucieux de la déchéance de nationalité. La même position défendue par l’ancienne garde des sceaux, Christiane Taubira, au prix de son poste.

Sur l’Islam et le voile, sans jeu de mots, il a levé le voile sur son positionnement réel estimant que la femme musulmane ne peut être citoyenne française que débarrassée de son voile ; il ajoute à cela une formule alambiquée,  « La femme voilée d'aujourd'hui sera la Marianne de demain », ouverte à toutes les lectures et interprétations mais traduisant un parti pris qui ne sied pas à la fonction présidentielle.

Questionné sur les juges, Hollande les a trouvés ‘’lâches’’, sur l’immigration, il trouve qu’il en arrive trop, tandis que, pour lui, l’équipe de France de football a besoin de ‘’musculation du cerveau’’.

Au personnel politique français, il a réservé un traitement sévère, s’en prenant tant aux frondeurs socialistes qu’aux pontes  de la droite, laissant les pointes les plus venimeuses à son meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy qu’il a bien écorché en déclarant : « Moi, président de la République, je n'ai jamais été mis en examen (...) Je n'ai jamais espionné un juge, je n'ai jamais rien demandé à un juge, je n'ai jamais été financé par la Libye ».

Les réactions n’ont pas tardé  à fuser, à commencer par la presse qui a été dans un concert presque unanime de consternation, devant la liberté prise par le président pour solder son bilan dans l’espoir de se donner  de nouvelles perspectives politiques.

Le commentateur du quotidien Libération,  journal réputé proche du parti socialiste, dans une analyse  franchement as trop critique a ut de même fini par admettre  que  «Hollande veut régler sa note avant de recommander»

Les politiques se sont également donnés à cœur joie, à l’image de François Bayrou, étonné de voir le président accorder 61rendez vous aux journalistes chargés de rédiger ce livre, se demandant, quand est ce qu’il trouve du temps pour s’occuper des problèmes des Français.