Conflit au Yémen : Une trêve de 72 heures en vigueur à partir de ce soir

Publié par DKNews le 18-10-2016, 17h47 | 41

Le conflit au Yémen a connu un nouveau développement avec l'annonce par l'ONU d'une trêve de 72 heures à partir de ce soir pour permettre d'étendre la livraison de l'aide humanitaire, ce qui pourrait constituer un premier pas vers un nouveau round de négociations de paix.

Cette trêve acceptée par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi entrera en vigueur mercredi 19 octobre à 23H59 locales, a indiqué le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.

Il a affirmé avoir reçu des assurances en ce sens de la part de «toutes les parties yéménites».
Il a souligné que cette nouvelle trêve «épargnera à la population yéménite de nouvelles effusions de sang et permettra d'étendre la livraison de l'aide humanitaire».

M. Ould Cheikh a rappelle que selon les termes de la trêve d'avril, les belligérants «ont obligation de permettre un accès humanitaire libre et sans entraves» et de cesser «les activités militaires de toute nature».

En annonçant la nouvelle, le ministre des Affaires étrangères Abdelmalek al-Mekhlafi avait toutefois posé des conditions, exigeant la mise en place d'un comité d'observation de la trêve, la fin du siège de Taëz, grande ville du sud-ouest encerclée par les rebelles, et la distribution sans entraves de l'aide humanitaire.

L'Arabie saoudite, par la voix de son chef de la diplomatie Adel al-Jubeir, s'était déclarée en faveur d'une trêve avant même l'annonce de l'ONU et «à condition qu'elle soit respectée par les rebelles» selon des propos du ministre rapportés par le quotidien Asharq al-Awsat.

Les Houthis n'ont pas encore réagi à l'annonce du cessez-le-feu, le sixième depuis le début en mars 2015 de ce conflit, qui a fait plus de 6.900 morts et déplacé trois millions de Yéménites.

Il est temps de revenir à la table des négociations

Le retour à une nouvelle trêve au Yémen est essentielle pour espérer reprendre des négociations autour d'un nouveau plan de paix dans ce pays déchiré par le conflit qui oppose des rebelles hot line, alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces gouvernementales loyales à l'actuel président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenues par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.

Des négociations de paix interyéménites avaient été suspendues le 6 août après trois mois de pourparlers infructueux à Koweït, sous l'égide de l'ONU. Du côté américains, le secrétaire d'Etat, John Kerry, avait affirmé qu'il était «temps d'établir un cessez-le-feu sans conditions et ensuite de venir à la table des négociations».

Sur le plan diplomatique, le Royaume-Uni avait annoncé qu'il présenterait un projet de résolution au Conseil de sécurité appelant à la reprise des pourparlers de paix. Toutefois, l'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft avait ensuite indiqué lundi que Londres attendrait le résultat des derniers efforts de médiation de l'ONU pour déposer son texte.

Selon des chiffres d'organisations internationales, le conflit a fait plus de 6.900 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites depuis l'entrée en action, en mars 2015, de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour soutenir les forces du président Hadi.

Près de trois millions de personnes ont désormais besoin d'une assistance alimentaire immédiate et 1,5 million d'enfants yéménites souffrent de malnutrition, a indiqué l'Unicef.