Monténégro: Le parquet affirme avoir des preuves contre les «comploteurs» serbes

Publié par DKNews le 21-10-2016, 17h12 | 43

La justice monténégrine a affirmé disposer des preuves contre les 14 Serbes qu'elle accuse de complot contre le premier ministre pro-occidental Milo Djukanovic, tout en reconnaissant n'avoir pas saisi d'armes.

La justice avait annoncé dimanche l'arrestation de ce groupe de personnes alors qu'elles allaient «vérifier les armes» sans les montrer par la suite.

Mercredi la justice a décidé le maintien des suspects en détention pour un mois.
Aux questions soulevées sur le fait qu'aucune arme dont le groupe était censé se servir pour exécuter son plan n'a été montrée, le procureur Milivoje Katnic, intervenant tard jeudi soir sur les ondes de la chaine privée «Tv Vijesti» a répondu que les autorités ont «empêché l'introduction de ces armes au Monténégro».

«Elles devaient être introduites par la frontière avec l'Albanie. Les armes ont été détruites», a-t-il affirmé.

«Ce groupe terroriste voulait prendre le contrôle du parlement en faisant couler le sang de citoyens innocents et s'emparer du Premier ministre. J'ai des preuves pour tout ce que je dit», a déclaré le procureur spécial pour la lutte contre le crime organisé et la corruption.

Interrogé sur ceux qui auraient inspiré et ordonné aux comploteurs d'agir, Milivoje Katnic a précisé ne pas avoir, pour l'heure, de preuve à ce sujet.

Leur chef présumé, Bratislav Dikic, ancien général de la gendarmerie serbe, 46 ans, connu en Serbie comme militant contre la présence de l'Otan dans la région, a rejeté les accusations qui pèsent sur lui.

«Il est allé au Monténégro pour visiter le monastère d'Ostrog», a indiqué son avocat Milan Petrovic.
Le parti démocrate des socialistes (DPS) de Milo Djukanovic a remporté 36 sièges sur 81 et a besoin de s'assurer du soutien de petits partis pour prolonger son bail aux commandes de ce petit pays balkanique de 620.000 habitants, entamé en 1991.

Une partie de son opposition conteste ses choix pro-occidentaux, notamment sa décision d'adhérer à l'Otan.

Si le Monténégro adhérait à l'Alliance, celle-ci contrôlerait toutes les côtes des Balkans. La Serbie, allié traditionnel de Moscou, serait entourée de membres de l'Otan, à l'exception de la Macédoine.
Podgorica a exclu une quelconque responsabilité de Belgrade qui a dit ne pas croire à ce «complot».