Hépatite C : tous les malades vont bénéficier des nouveaux traitements

Publié par DK News le 23-10-2016, 14h20 | 42

Dans le cadre de la Journée de lutte contre les hépatites, Marisol Touraine a annoncé que les nouveaux traitements contre l'hépatite C seront bientôt ouverts à tous.

Jusqu'à présent, seuls les malades les plus gravement atteints par l'hépatite C (ceux ayant une fibrose hépatique d'un grade supérieur à F2 ou également atteints par le VIH) et ceux ayant le plus de risque de contamination (usagers de drogue, population carcérale...) étaient prioritaires pour bénéficier des nouveaux traitements contre l'hépatite C .

Face à ce "rationnement", des associations de patients avaient récemment interpellé le gouvernement en leur demandant d'autoriser les fabricants de médicaments génériques à produire ces nouveaux traitements à coût réduit .

30 000 patients déjà traités
De fait, les recommandations actuelles ont permis de traiter 30 000 patients et "90% d'entre eux n'ont plus de charge virale décelable, c'est-à-dire qu'ils n'ont plus de trace de présence du virus dans leur organisme" a rappelé Marisol Touraine. Mais, comme le soulignent les associations de patients, 50 000 malades atteints moins sévèrement auraient également besoin de ces traitements.

Ceux-ci vont enfin pouvoir espérer car, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, la ministre des Affaires sociales et de la santé a annoncé "l'accès universel aux traitements de l'hépatite C".

"Le recours à ce traitement ne doit dépendre que du choix du patient, éclairé par son médecin. Le patient doit pouvoir décider en fonction de son appréciation personnelle des avantages et des inconvénients d'être traité".

L'arrêté d'extension signé dans les prochains jours
Ainsi, les patients qui ont une fibrose de stade F2, les patients transplantés ou ceux en attente de greffe auront accès aux nouveaux traitements. "S'agissant de ces patients ainsi que les populations les plus vulnérables, je signerai l'arrêté d'extension, après avoir reçu l'avis de la commission de la transparence, dès les prochains jours" a souligné la ministre.

Pour tous les autres patients infectés par le virus de l'hépatite C, "les F0 asymptomatique et F1, j'ai saisi la semaine dernière la HAS dont l'avis est obligatoire. Elle doit me remettre, pour le mois de septembre, ses recommandations sur les modalités de mise en oeuvre de l'accès universel au traitement. Je signerai le nouvel arrêté dans la foulée" a ajouté Marisol Touraine.

Vers une baisse du prix des traitements
Cette dernière a également évoqué le prix des traitements, qu'elle entend bien renégocier. "L'extension des indications et l'arrivée de médicaments concurrents doivent permettre de faire diminuer le prix des traitements.

J'ai donc demandé au Président du Comité économique des produits de santé (CEPS) de mener des discussions en ce sens. Dans leur intérêt même, les laboratoires doivent jouer le jeu".
Rappelons qu'à ce jour, le traitement de 12 semaines coûte 46 000 euros, intégralement pris en charge par l'Assurance maladie.


Tabac : les mineurs achètent illégalement des cigarettes


Les buralistes semblent assez laxistes quant à la vente de tabac aux mineurs. La majorité d'entre eux déclarent en effet acheter leurs cigarettes chez les marchands de tabac.
Malgré l'interdiction de la vente de tabac aux mineurs, la majorité (9 sur 10) des adolescents achète ses cigarettes chez les buralistes, selon les résultats d'une étude publiée dans la Revue des Maladies Respiratoires .

Les chercheurs ont interrogé 7025 collégiens de 12 à 15 ans, 3299 lycéens mineurs de 16, 17 ans et 3243 lycéens majeurs. On comptait parmi les volontaires 3,2 % de fumeurs pour la première tranche d'âge, 19 % pour la deuxième et 22 % chez les majeurs.
Les résultats de l'étude ont révélé que parmi les fumeurs quotidiens, 90,7 % déclaraient avoir acheté leurs cigarettes chez le buraliste. Cet achat concernait 74,6 % des 12, 15 ans, 92,0 % des 16, 17 ans et 94,0 % des 18, 19 ans.

Cette enquête a aussi montré que boire plus de 4 verres d'alcool ou consommer du cannabis dans le mois était associé à plus d'achats chez le buraliste.
L'étude dévoile aussi qu'avoir acheté son paquet de cigarettes avant 12 ans chez un buraliste, les jeunes étaient plus dépendants à la nicotine vers 16, 17 ans comparé à ceux qui n'avaient pas été chez un marchand de tabac qu'après 15 ans.

«Le fait d'avoir acheté du tabac avant 12 ans chez un buraliste était associé à un score de dépendance à 16-17 ans élevé, comparé à ceux qui n'avaient acheté chez un buraliste qu'après 15 ans», explique le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié Salpêtrière, représentant de l'association Paris Sans Tabac et auteur de l'étude.

Publiée aujourd'hui, cette étude avait déjà fait parler d'elle en mai 2015. En effet, le Pr Bertrand Dautzenberg avait annoncé ces résultats. En conséquence, il avait été attaqué en justice par la confédération des buralistes qui avait déclaré que «les jeunes interrogés devaient se fournir sur Internet, et prétendre le contraire auprès des enquêteurs afin de protéger cette filière d'approvisionnement ». Elle demande une réparation de 55 000 euros soit 1 euros par buralistes. Verdict le 30 novembre 2016.