Maladies cardiovasculaires: Les facteurs de risques interagissent entre eux

Publié par DK News le 23-10-2016, 14h24 | 29

Si les principaux facteurs de risques cardiovasculaires sont aujourd'hui bien connus, leurs interactions sont rarement prise en compte. La prévention des maladies cardiovasculaires devrait être établie en fonction des interactions des facteurs de risque.

La prise en compte des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires et de leurs interactions, permettrait d'améliorer les politiques de prévention, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale PLoS One . En effet, il existe 12 sortes de facteurs qui interagissent entre eux.

En France, la prévention contre les maladies cardiovasculaires ne semble pas fonctionner : en effet, on compte encore 300 à 400 000 accidents cardiovasculaires majoritairement des AVC et des infarctus du myocarde, dont 1/3 de cas mortels et 2/3 de patients touchés par des handicaps moteurs et cérébraux.

"Si les principaux facteurs de risques cardiovasculaires sont aujourd'hui bien connus, leurs interactions sont rarement considérées" observe Pierre Meneton, premier auteur d'une étude visant à combler ce manque. "Grâce à la cohorte GAZEL, nous avons pu analyser dans quelle mesure la survenue de chaque facteur de risque était prédite par les autres facteurs, et inversement, avec l'idée que la prise en compte de ces interactions pouvaient présenter un intérêt en terme de prévention" explique-t-il.

4 groupes de facteurs de risque
Les chercheurs ont analysé toutes les interactions entre les 12 facteurs de risque. Ils ont observé 47 relations significatives dont 22 réelles. "Le résultat de toute notre étude tient en un schéma qui récapitule les relations entre les différents facteurs de risques" explique Pierre Meneton.

Il existe des facteurs non modifiables (sexe, âge, antécédents familiaux) qui prédisent les autres facteurs mais ne sont pas prédits par eux. Les maladies cardiovasculaires dépendent de facteurs liés au mode de vie ( tabagisme , sédentarité, alcoolisme ) qui prédisent beaucoup d'autres facteurs - sauf les non modifiables - mais sont très peu prédits par les autres facteurs.

Les chercheurs ont aussi observé que les facteurs cliniques en amont (troubles du sommeil, obésité, dépression) présagent beaucoup d'autres facteurs de risque et sont eux-mêmes prédits par de nombreux autres. Mais, les facteurs cliniques en aval ( hypertension , dyslipidémie, diabète ) qui sont annoncés par beaucoup d'autres facteurs mais n'en prédisent que très peu.

"Il est nécessaire de mieux prendre en compte les interactions entre tous ces facteurs de risque en pratique médicale" conclut Pierre Meneton, espérant que cette étude puisse déjà fournir un cadre aux praticiens.


La migraine, un facteur de risque de maladies cardiovasculaires chez les femmes


Les femmes migraineuses seraient plus à risques de souffrir de maladies cardiovasculaires et d'en mourir.
La migraine favoriserait le risque de maladies cardio-vasculaires chez les femmes, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale British Medical Journal . Leur risque d'en mourir serait augmenté de 50%.

Les chercheurs de l'université de Berlin en Allemagne ont mené une étude pour comprendre s'il existait un lien entre migraine et risques de maladies cardiovasculaires . Ils ont analysé les données médicales de 115 541 femmes âgées de 25 à 42 ans, en particulier les maladies cardiovasculaires majeures, comme l'infarctus du myocarde, l' accident vasculaire cérébral (AVC) ou une maladie cardiovasculaire fatale.

Les femmes migraineuses sont plus sujettes aux maladies cardiovasculaires
Pendant les 12 ans de la durée de l'étude, les chercheurs ont observé que 15 % des participantes ont signalé une migraine diagnostiquée. Ce chiffre correspond aux taux recensés de personnes souffrant de migraine. Les scientifiques ont aussi compté 1 300 cas de maladies cardiovasculaires, dont 223 mortelles.

Les conclusions de cette étude révèlent que pour les femmes migraineuses, le risque de mortalité précoce est augmenté de 50 %, celui d'infarctus de 39 % et celui d'AVC de 62 %.

Les maladies cardiaques tuent plus que le cancer
Comprendre les facteurs de risque de ces pathologie est indispensable, car les maladies cardiovasculaires provoquent en Europe deux fois plus décès que les cancers et tuent environ 4 millions de personnes par an. 1,8 million souffrent de maladies coronariennes, un million des suites d'un AVC et 1,2 d'autres maladies cardiaques.

En France, selon les données de la Haute autorité de santé (HAS) environ 100 000 personnes sont touchées par un infarctus, ou une crise cardiaque. Si la prise en charge a permis, en dix ans, de réduire la mortalité, 13% des malades meurent encore. Seule une détection précoce permettrait de réduire ce bilan.