Nouvelle constitution en Côte d'Ivoire : Référendum dimanche prochain

Publié par DKNews le 24-10-2016, 16h30 | 65

Les Ivoiriens se prononceront dimanche prochain pour une nouvelle Constitution proposée par le président Alassane Ouatara, après une campagne menée sous le slogan : "Oui à la paix, à la modernité".

"Le texte va permettre de tourner définitivement la page des crises successives" qui ont secoué le pays pendant une décennie, avait indiqué le Chef de l’Etat ivoirien réélu en 2015 pour un second mandat.

Le projet de la nouvelle constitution évacue le concept d'"ivoirité" en clarifiant les conditions d’éligibilité du président.  Un texte soutenu par le président de l’Assemblée nationale, l’ancien chef rebelle Guillaume Soro.

"C’est la stabilité de la Côte d’Ivoire que le président Ouattara recherche", avait souligné le patron de l’Assemblée insistant sur le fait que la Côte d’Ivoire "a souffert 25 ans durant de l’instabilité de l’Etat".

Le texte remanié prévoit par ailleurs la création d’un poste de vice-président qui sera nommé par Alassane Ouatara jusqu’en 2020, et ce au lendemain d’un "oui" très attendu par les spécialistes et qui voient déjà en cette personnalité désignée le successeur de l’Actuel Chef de l’Etat.

La nouvelle Constitution stipule en outre la création d’un Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l’environnement.

L'oppositon appelle au boyvott

Les deux coalitions distinctes composant l’opposition politique en Côte d’Ivoire ont appelé au boycott du scrutin prévu le 30 octobre. Pour Pascal Affi Nguessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), principal parti d’opposition fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo jugé par la CPI, le texte a été préparé en "catimini" sans consultation ni de l’opposition et ni de la société civile.

"Le président Ouattara opère avec la Côte d’Ivoire comme un propriétaire vis-à-vis d’un patrimoine personnel", regrettent ses opposants. "Ce qu’il nous propose c’est moins qu’une Constitution, c’est son testament pour organiser la dévolution de son patrimoine à ses successeurs de manière à ce que ce patrimoine reste dans la famille", a analysé M. Nguessan.

Quant au "front du refus", l’autre entité de l’opposition qui a elle aussi appelé au boycott, a tenté de réunir ses partisans jeudi à Abidjan. Son rassemblement a été empêché par les services de l’ordre car interdit par les autorités qui s’attendent à d’autres contestations.